6.1.1.3. Et puis, tout le reste

Dans le domaine de la santé, c’est encore une minorité qui porte le souci de la préservation de soi. En France, il est relativement facile de se faire soigner, et en plus c’est la gratuité pour les bas revenus. A Dakar, il faut payer très cher les médicaments et encore plus cher pour les appareillages et les équipements.

Seule une minorité désire investir un projet familial : en priorité pour les enfants, ensuite avec un partenaire. Par exemple à Dakar, un homme âgé qui mendie à la porte de la mosquée rêve de reconstituer une famille et de tenir un petit commerce d’objets religieux ; une femme guinéenne qui envoie son argent à ses enfants désire retourner au pays pour vivre avec eux.

La formation reste peu envisagée par les personnes en situation de handicap et d’errance. Car la priorité pour elles est de « gagner de l’argent pour s’en sortir ». Une étudiante, se retrouvant à la rue suite à une grave dépression nerveuse qui l’a conduite à l’hôpital psychiatrique, s’est vu contrainte à abandonner ses études. Sinon, elle ne pouvait ni bénéficier d’un accueil en hébergement d’urgence, ni obtenir un revenu (RMI dans un premier temps, avec une demande d’AAH en cours). La question de la formation dévoile une des failles du système actuel.

A Lyon, une transformation en terme d’environnement est souhaitée : au niveau de la pollution et d’un partage équitable des revenus (dans un courant écologiste et une revendication pour une altermondialisation).

Parmi les personnes en situation de handicap et d’errance, Il y a des exceptions. Certaines ne veulent pas de transformation de leur situation à priori. Par exemple à Lyon, deux hommes sont créés un monde dans l’errance autour de l’activité de mendicité et/ou de récupération de produits dans un réseau social qui les accepte bien. Ils refusent tout changement.

« Le RMI, non ! Les papiers, non ! L’argent, non ! Jamais ! Après on va m’attaquer. Et puis je ne veux rien devoir à personne ! »

Signe aussi d’une société de consommation dans laquelle il est plus facile de survivre. A Dakar, aucune personne n’a revendiqué le droit de rester dans l’errance.