7.1.2. 2. Sortir de la rue, c’est plus facile avec un enfant

A Lyon, la sortie de l’errance se fait majoritairement par l’installation en couple ou la venue d’un enfant, en particulier quand les femmes sont sans qualification ni formation. A Dakar, leur sortie peut se faire par un mariage, si le mari en a les moyens. Plus fréquemment, cela se passe sous la pression du conseil de famille large 290 qui contraint un ex-mari, ou un membre de la famille (un cousin ou un oncle), à reprendre la femme chez lui.

La venue d’un enfant dans la rue est une raison supplémentaire pour certaines mères de poursuivre la mendicité, car les gens donnent plus. Pour d’autres femmes isolées, c’est un frein pour trouver du travail, au Sénégal comme en France.

« Je demande la charité pour vivre avec mon enfant. J’ai beau chercher un emploi de boniche, mais on me dit toujours que je ne peux pas travailler avec un enfant si jeune dans les bras. »

La sortie la plus courante de la rue se fait grâce aux revenus de la manche. En particulier si le couple se forme dans la rue, avec la naissance de l’enfant, il peut louer une chambre dans la banlieue et s’y replier tous les 2 ou 3 jours ; le temps de gagner suffisamment d’argent pour se faire un fond de petit commerce.

Les français et les libano syriens proposent aux femmes les plus jeunes de devenir « boniches », ce qui leur permet de trouver rapidement une chambre pour sortir de l’errance. Les « bienfaiteurs » de passage favorisent également les sorties de la rue.

Notes
290.

réunion de parents habitant différentes régions du Sénégal