La nasalité

Dans l'orthographe actuelle du dzùùngoo, les deux types de nasalité que nous avons pu identifier sont transcrits de façon identique par la nasale n finale, à l'instar du français, qui est la langue officielle de l'éducation nationale au Burkina Faso, et du jula, qui est une des langues nationales largement utilisée dans l'éducation de base dans la province du Kénédougou. Notre analyse de la nasalité a pu établir une distinction importante entre nasalités vocalique et syllabique. Sur le plan articulatoire, la première se traduit par un abaissement du voile du palais et donc une articulation franchement nasale des voyelles nasales, alors que la seconde ne nasalise que faiblement les voyelles des syllabes dites fermées. Sur le plan combinatoire, la première n'a aucun effet de nasalisation sur son environnement immédiat alors que la seconde s'accompagne de phénomènes d'alternance consonnantique dont nous avons expliqué l'origine par l'action en structure d'un autosegment désigné par N. Nous avons pu montrer que, la nasalité syllabique restant marginale par rapport à la nasalité vocalique, les deux pouvaient être transcrites de la même façon sans présenter d'ambiguïté au lecteur. C'est aussi le constat que nous avons pu faire auprès des nouveaux lecteurs du dzùùngoo. Nous ne pensons donc pas nécessaire de rendre l'orthographe plus explicite pour distinguer entre les deux types de nasalité. Si toutefois une commission de révision décidait que les deux types de nasalité doivent être transcrits de deux façons différentes, elle devrait aussi trouver un moyen économique de le faire. L'emploi de la tilde pour la nasalité vocalique et du n final pour la nasalité syllabique nécessitant un empilement de deux diacritiques (la tilde pour la nasalité vocalique et un accent pour le ton), présente en effet l'inconvénient sur l'orthographe actuelle d'une plus grande complexité.

Une autre façon de distinguer les deux types de nasalité consisterait à ne pas transcrire la nasalité syllabique. Il s'agirait d'une orthographe moins explicite que l'orthographe actuelle dans laquelle seule la nasalité vocalique est trascrite avec un n final de syllabe.

L'unique recommandation que nous pensons devoir faire à propos de l'orthographe de la nasalité concerne les voyelles nasales médianes. Nous avons en effet pu signaler la neutralisation de l'opposition vocalique orale – nasale devant toute consonne nasale. Il nous semble donc inutile de transcrire la nasalité des voyelles dans ce contexte-là.