L’histoire économique du Cambodge depuis 1950 comprend trois grandes périodes :
La période entre 1950 et 1970 est une période de prospérité pour le Cambodge après l’indépendance jusqu’au coup d’Etat anti-royaliste. Le pays a connu une courte phase de reconstruction et de développement suite à la stabilité politique. Le PNB global quintuple, le PNB par habitant triple 20 . Au niveau des indicateurs sectoriels, la part du secteur primaire dans le PNB a régressé de plus de 50% à un gros tiers, bien que, en volume, la riziculture ait doublé, l’hévéa triplé et les productions complémentaires fortement augmenté. Le secteur secondaire est passé de 11 à 20% du PNB, tandis que le secteur tertiaire est resté stable aux alentours de 27%. La taille de l’administration est passée de 10 à 15%. Le commerce extérieur a triplé, bien que son volume par rapport au PNB ait diminué. Le déficit commercial tend à se réduire ; les exportations restent dominées par le riz ; les importations passent des biens de consommation aux biens d’équipement et de production 21 .
Début d’industrialisation ponctuelle bientôt suivi par des nationalisations (janvier 1964 : nationalisation des banques, des assurances et de tout le secteur import-export) dont le résultat est de «donner à la classe administrative irresponsable issue de la colonisation le moyen idéal de détourner une grosse part du revenu national» 22 .
L’origine de la crise qui a mené au coup d’Etat de 1970 et à la guerre n’est donc pas d’ordre économique, mais bien d’ordre socioculturel.
Jacques Népote et Marie-Sybille de Vienne (1993), Cambodge, laboratoire d’une crise : Bilan économique et prospective, Centre des Hautes Etudes sur l’Afrique et l’Asie Modernes, page 21. Les données économiques ne sont pas disponibles dans cette étude.
Selon Jacques Népot et Marie-Sybille de Vienne, 1993, page 22.
Forest Alain (1993), Le Cambodge et la colonisation française, Harmattan, page 492.