Section 3 – Evolution structurelle entre 1998 et 2004

La constitution adoptée en 1993 met en avant « le principe de la démocratie libérale pluraliste », qui se traduit par le retour à une économie de marché, et consacre la séparation des pouvoirs entre un roi qui « règne, mais ne gouverne pas », un parlement qui légifère et un exécutif qui gouverne. Ravagé et privé de la majeure partie de ses élites décimées par les khmers Rouges, le pays est à reconstruire. La tâche est immense : la population est traumatisée, les infrastructures de base sont détruites ou gravement endommagées, il faut rétablir un cadre légal, l’argent manque. Jusqu’à la tenue des élections générales de 1993, c’est l’APRONUC qui supervise l’organisation de cette vaste, mais difficile entreprise de reconstruction. Bénéficiant d’un important soutien de la communauté internationale, le premier gouvernement de coalition relance l’économie et s’attelle à la conduite des réformes structurelles, mais dès 1996 des tensions de plus en plus vives se font jour entre les deux partis au pouvoir. L’année suivante, la coalition vole en éclats. Si de nouvelles élections générales ont malgré tout eu lieu en juillet 1998, il faudra attendre jusqu’en novembre pour que les chefs des deux grands partis rivaux sortis vainqueurs des urnes parviennent à s’entendre, grâce à la médiation du Roi, pour former un nouveau gouvernement de coalition.