Section 4 – Performances Economiques entre 1998-2004

I – Performances monétaires et financières

L’évolution de la situation monétaire au cours de l’année 2001 a reflété les améliorations réalisées au niveau des finances publiques. La masse monétaire s’est accrue de 20,7%, tirant bénéfice de la croissance enregistrée dans les dépôts en devises, alors que les restrictions des dépenses publiques avaient permis de dégager des fonds pour les crédits privés qui ont augmenté de 4%. Les réserves en devises ont atteint un équivalent de 3 mois d’importation à la fin de 2001. Le taux de change du Riel par rapport au dollar a été largement stable en termes réels. En dépit de la décélération des exportations des produits de confection et la réduction des recettes touristiques pendant le dernier trimestre de 2001, le déficit du compte courant de la balance des paiements (à l’exception des transferts officiels) a été plus réduit que prévu (10% du PIB), reflétant ainsi de bonnes performances au cours des neuf premiers mois.

La politique monétaire restrictive et la discipline financière poursuivies par le GRC se sont soldées par une inflation réduite et un taux de change stable et ont créé des conditions favorables à la croissance économique. En dépit de la réduction du nombre de banques dans le cadre de la restructuration du système bancaire, l’offre monétaire a continué à évoluer à un rythme modéré, aidé par la préférence du public pour les actifs monétaires. Les liquidités dans le secteur bancaire ont enregistré en 2001 une forte croissance de 20,7%, dont 4,3% générés par les épargnants, contre 1,5% au cours de l’année précédente. Des volumes importants de monnaie locale ont continué à opérer en dehors du système bancaire en raison de l’introduction de nouveaux billets de banque et du besoin exprimé par les opérateurs privés de garder des liquidités en Riel pour payer les taxes. Les dépôts en devises étrangères, qui représentent la composante la plus large de la masse monétaire, a enregistré une augmentation de 24%, traduisant ainsi la confiance grandissante dans le système bancaire et dans les politiques économiques du GRC, et ce malgré la détérioration du climat des affaires au niveau mondial suite aux évènements du 11 septembre. Le crédit accordé au secteur privé s’est accru de 4%, alors que le recours par le GRC au financement du déficit budgétaire par les banques a été négligeable. Le volume de capital et de réserves du système bancaire a continué de s’accroître. Cet accroissement avait atteint 9,6% au cours de l’année dernière, ce qui met en exergue les efforts déployés par les banques pour renforcer la base de leurs capitaux conformément à la loi 48 .

La Balance des Paiements a enregistré en 2001 un surplus global de 71 millions de dollars. Les réserves brutes de change se sont ainsi accrues à un niveau suffisant pour couvrir 3,4 mois d’importation. Les données sur les transactions extérieures pour 2001 montrent que le déficit du compte courant (à l’exception des transferts officiels) avait atteint 219,4 millions de dollars, soit 6% du PIB, représentant une diminution de 13,5%. Ce résultat est dû à la réduction du déficit de la balance commerciale (14%) et du compte des revenus (18,3%). En 2001, la valeur des exportations domestiques s’est élevée à 1198.8 millions de dollars, soit une augmentation de 10% par rapport à l’année précédente. Ce résultat s’explique en partie par l’accroissement de 13% dans les exportations effectuées dans le cadre du système de préférences généralisées. Les importations avaient augmenté légèrement de 5,2% en 2001. Durant la même période, selon les estimations du Ministère du Tourisme et du Ministère de l’intérieur, les arrivées de touristes ont enregistré un accroissement significatif de l’ordre de 30%, traduisant ainsi la confiance des touristes étrangers dans le climat de stabilité politique et de sécurité que connaît le Cambodge. Le volume des transferts officiels avait atteint 274 millions de dollars en 2001, représentant juste une légère augmentation de 1,1% par rapport à l’année antérieure. Les flux d’investissements étrangers étaient estimés à un niveau modeste de 113 millions de dollars, en raison de la détérioration des activités économiques mondiales, même avant les évènements du 11 septembre. La capitalisation du secteur bancaire, suite aux dispositions de la nouvelle loi sur les banques, avaient drainé un flux de capitaux de l’ordre de 27 millions de dollars 49 .

Notes
48.

Gouvernement Royal du Cambodge, (2002), Priorité de développement socio-économique et le besoin d’aide public pour le développement, CDC, Phnom Penh, Cambodge.

49.

Idem.