I – La critique de l’économie politique

A la différence de l’analyse néoclassique, la démarche de Marx est historique et réaliste. Selon lui, la manière dont les sociétés organisent la production de richesses évolue dans le temps et ne peut être négligée 94 . A partir de là, un postulat de départ est posé : les conditions matérielles de reproduction d’une société sont jugées déterminantes 95 .

Le MPC (Mode de Production Capitaliste) est une configuration particulière d’organisation sociale dans laquelle les rapports marchands tiennent une place déterminante.

Le MPC généralise les rapports marchands à tout l’espace social, y compris aux relations de travail. Le travail devient une marchandise. Le MPC se caractérise par trois éléments :

  • la propriété privée des moyens de production ;
  • la liberté formelle des agents économiques (salarié, capitaliste, rentier) ;
  • le développement des rapports marchands.

Ce développement des rapports marchands masque la réalité du rapport de domination qui existe dans le système marchand et que l’économie dite vulgaire s’attache à ne pas reconnaître, en faisant croire que les catégories du MPC sont universelles.

La critique de l’économie politique se donne comme objectif de mettre à jour ce rapport de domination, qui s’exerce principalement dans le domaine du travail : c’est la théorie de l’exploitation.

Notes
94.

On parle ainsi de réalisme méthodologique qui s’oppose à la démarche instrumentaliste de l’analyse néoclassique.

95.

Abraham-Frois G., (1995), Dynamique Economique, Dalloz, 8ème Edition, Paris.