II – Fonctionnement du marché du travail : Valeur travail et plus-value

1 – La valeur-travail

On sait que Marx s’appuie sur une théorie de la valeur travail. Selon lui, le travail est fondement et mesure de la valeur. Ainsi, la valeur d’un bien est la quantité de travail abstrait socialement nécessaire à la production de ce bien. Cette même théorie s’applique au travail comme marchandise. Le salarié met à la disposition de l’employeur sa force de travail qui a une valeur : la quantité de travail nécessaire à sa reproduction, c’est-à-dire la valeur des biens nécessaires à l’entretien du salarié et de sa famille 96 .

Il faut noter que le travail est payé à sa valeur : l’échange marchand est un échange d’équivalents. Mais la force de travail est une marchandise particulière : sa consommation crée de la valeur. En effet, supposons que pour payer les biens nécessaires à son entretien, un ouvrier doive travailler huit heures par jour. Le temps de travail légal est de dix heures. Il y a donc deux heures de travail non rémunéré que le capitaliste s’approprie. Ce temps est le « surtravail ».

Ainsi peut-on expliquer la métamorphose de la valeur : le capitaliste achète et vend des marchandises à leur valeur, mais en retire quand même un profit, qui ne se réalise cependant qu’une fois le bien vendu.

Notes
96.

Muriel Maillefert (2001), L’économie du travail : concepts, débats et analyses, Jeunes Edition - STUDYRAMA.