2 – La plue-value

Marx distingue le travail, dont la quantité est mesurée en heures de travail, et d'autre part la force de travail, dont la valeur est donnée par la quantité de travail qui est incluse dans les biens et services que le travailleur consomme. Considérez le travailleur lui-même comme une sorte de machine dans laquelle on enfourne des biens et services, et à la sortie de la machine, cela produit de la force de travail. La force de travail est le résultat d’un processus de production. D’un côté vous mettez du pain, de l’eau, des habits, un logement, bref de quoi satisfaire les besoins élémentaires d’un être humain, et de l’autre vous obtenez une marchandise qui est la force de travail, et cette force de travail, comme toute marchandise, est soumise à la loi de la valeur-travail, c’est-à-dire que sa valeur est égale à la quantité de travail « socialement nécessaire », autrement dit la quantité en moyenne nécessaire pour élever, nourrir, loger le travailleur et satisfaire à ses besoins sexuels et à sa reproduction 97 .

Le patron tire du travailleur une quantité de travail toujours supérieure à la valeur de la force de travail. Cette différence, c’est la plus-value.

Exemple : la force de travail est de 4h par jour, et la journée de travail est de 8h. Les 4h supplémentaires ne sont donc pas payées. Elles constituent la plus-value extorquée aux travailleurs. Elles donnent la mesure de l’exploitation du travailleur.

Si on rapporte la plus-value (pl) à la force de travail (V), on obtient le taux d’exploitation pl/V. Dans cet exemple, le taux d’exploitation est de 100% 98 .

Pourquoi y aurait-il toujours une différence entre la valeur de la force de travail et la quantité de travail effectuée par les travailleurs ? C’est la difficulté de la théorie. Il y a deux manières d’y répondre : par la loi d’airain des salaires, et par la théorie de la coalition des patrons.

Notes
97.

Muriel Maillefert, « L’économie du travail : concepts, débats et analyses », Jeunes Edition - STUDYRAMA, 2001.

98.

Idem.