V – Les explications du chômage 106

Selon MARX, le salaire tend vers un niveau de subsistance assurant la reproduction de la force de travail. Ce niveau n’est pas défini une fois pour toutes. Il est « socialement déterminé » par les conditions de vie de chaque époque. Et la logique capitaliste de maximisation du profit conduit à minimiser le salaire permettant cette reproduction.

Toutefois, MARX n’accepte pas l’idée que ce salaire soit « naturel ». Pour lui, il ne s’agit que d’une règle sociale, historique, caractéristique du mode de production capitaliste. D’autre part, selon MARX, la réduction du salaire à son niveau de subsistance n’empêche nullement le chômage car celui-ci est, au contraire, le moyen mis en oeuvre par les capitalistes pour faire baisser les salaires : plus il y a de chômeurs, moins les travailleurs seront exigeants (c’est la fameuse thèse de l’« armée industrielle de réserve »).

Nous développerons, bien sur, les autres théories économiques du marché du travail, à commencer par la Théorie Générale de Keynes. Elles permettent de découvrir de nouveaux aspects de la réalité sociale. Contrairement au modèle classique de concurrence pure et parfaite, basé sur une flexibilité de tous les prix, elles insistent chacune sur des causes de rigidité.

Notes
106.

Artus Patrick et Muet Alain-Pierre, (1997), Théories du chômage, Edition Poche, Economica.