I – La relation Salaire réel/Productivité marginale 110

L’analyse néoclassique montre que le producteur maximise son profit lorsqu’il rémunère le travail (et le capital) à sa (leur) productivité marginale. La demande de travail est donc dérivée de la courbe de productivité marginale (égalisation du salaire réel et de la productivité marginale).

La pensée keynésienne ne relie pas explicitement le salaire à la productivité marginale. Deux interprétations sont alors possibles. L’interprétation microéconomique prend acte d’une remarque keynésienne indiquant que la productivité marginale borne le salaire. Le salaire ne peut donc être supérieur à la productivité marginale, ce qui revient à accepter l’interprétation standard de la demande de travail. 111

L’interprétation cambridgienne met l’accent sur la question de la demande effective et de la répartition des revenus. Les entreprises déterminent l’emploi à partir de la demande effective (anticipée). La demande de travail est donc la réciproque de la fonction de production.

La répartition des revenus permet de déterminer le lien entre volumes (production, emploi) et valeurs. Le niveau des prix ne se détermine pas sur le marché des biens, mais est un résultat de la répartition des revenus et l’inflation est le résultat des conflits de répartition entre groupes sociaux. Le marché du travail est donc inséparable du marché des biens et de la répartition des revenus.

Notes
110.

Laurent Th, Zajdela H., « De l’équilibre de sous-emploi au chômage d’équilibre : la recherche des fondements microéconomiques de la rigidité des salaires », Cahiers d’Economie Politique, n° 34, 1999, p. 41-66.

111.

Muriel Maillefert (2001), L’économie du travail : concepts, débats et analyses, Jeunes Edition - STUDYRAMA.