Section 2 – Un aperçu sur les politiques globales du Gouvernement cambodgien 260

Au début des années 90, le Cambodge s’est attaqué à la reconstruction de l’économie, avec l’aide d’un accord de paix patronné par les Nations Unies et un apport important d’aide internationale. Reflétant une période d’instabilité macro-économique à la fin des années 80 ainsi que l’apport important d’aide étrangère, l’économie est devenue presque entièrement dépendante du dollar. Mais après une période initiale de croissance, les conflits civils en cours et l’instabilité politique ont interrompu les efforts de réforme. Il a fallu attendre la fin des années 90 pour que les efforts de reconstruction puissent reprendre, au moment où le pays s’est unifié sous un gouvernement unique. Le gouvernement de coalition formé en 1998 s’est engagé à poursuivre un objectif de transparence au sein d’un environnement politique et économique ouvert. Des mesures politiques importantes ont été engagées, en particulier en ce qui concerne les actions de développement des recettes, l’amélioration de la gestion forestière et la réforme bancaire. Les efforts de réforme du Cambodge ont pour principal objectif de garantir la stabilité macro-économique, d’accélérer la reconstruction économique, d’améliorer la gestion et de réduire la pauvreté.

L’instauration de la paix ainsi que ces réformes ont permis une remontée de la croissance économique. Le tourisme s’est vite rétabli, le fort investissement et les mesures d’encouragement dans ce secteur ayant répondu à la demande croissante. L’agriculture a bien réagi, aidée par les efforts de l’État et par des entreprises du secteur privé afin d’améliorer la qualité, le rendement et le traitement. Les exportations de vêtements et de chaussures ont augmenté rapidement, entraînées par la combinaison d’un accès au marché amélioré, de mesures d’encouragement et par une faible inflation ainsi que des coûts structurels concurrentiels. Cependant, les coefficients de croissance d’environ 5 %, qui représentent un bon résultat au vu des critères cambodgiens récents, en particulier compte tenu des inondations de 1999, ne sont pas élevés en comparaison des résultats de certains pays voisins. Par exemple, le Viet Nam a connu une croissance annuelle de 8 à 9 % au cours des dix dernières années. De plus, les éléments de croissance demeurent fragiles. Le tourisme est concentré au niveau de Siam Reap et de Phnom Penh et les liens avec le reste de l’économie sont faibles. La même chose s’applique au secteur des vêtements qui est également vulnérable et dépendant des arrangements en matière d’accès au marché.

Notes
260.

Cette section est extraite du document de CDC, Conseil du Développement du Cambodge : CDC (2002), « Priorité de développement socio-économique et le besoin d’aide public pour le développement », Phnom Penh, Cambodge.