Conclusion

En raison d’un ratio extrêmement faible des recettes fiscales par rapport au produit intérieur brut (PIB) et d’un besoin pressant de reconstruction des infrastructures et de l’augmentation des frais sociaux, des mesures sont prises en vue d’améliorer sensiblement les efforts d’augmentation des recettes. Ces efforts accrus conjointement avec d’autres mesures telles que la démobilisation de l’armée, permettront d’effectuer des dépenses plus importantes pour la santé, l’éducation et le développement rural. Les résultats budgétaires globaux ont été améliorés depuis 1999, avec une augmentation des recettes représentant environ 3 % du PIB, réfléchissant, en partie, l’introduction d’une taxe à la valeur ajoutée en 1999. Les dépenses militaires ont été réduites simultanément avec une augmentation des dépenses sociales par rapport au PIB. Le gouvernement a lancé une restructuration fiscale tout en maintenant la stabilité macro-économique, les excédents du budget de fonctionnement sont restés d’environ 1,5 % du PIB et les déficits globaux, y compris les dépenses de développement, ont été maintenus en dessous de 6 % du PIB (à l’exclusion des subventions). Le Cambodge a évité le financement national du budget depuis 1999, laissant ainsi la place au développement des crédits privés 261 .

Simultanément, le gouvernement a poursuivi une politique monétaire prudente ayant pour objectif une faible inflation et avec un taux de change stable. L’augmentation de la masse monétaire au sens large s’explique en grande partie par une augmentation des actifs étrangers, alors que les actifs nets nationaux du système bancaire ont baissé, en raison de l’amélioration de la situation fiscale. Reflétant l’orientation de la politique commerciale, le riel est resté relativement stable par rapport au dollar depuis la fin de 1998 et les réserves internationales cambodgiennes ont augmenté et représentent environ trois mois d’importations de biens et services. Le déficit des opérations courantes avec l’extérieur est demeuré globalement stable à environ 10 % du PIB (à l’exclusion des transferts officiels), en raison des bons résultats des exportations de vêtements. Alors qu’il existe de réels obstacles au commerce national et international, en comparaison avec de nombreux pays développés, le régime commercial du Cambodge est devenu relativement ouvert à la suite des réformes de 2001. Le système de change du Cambodge est dépourvu de restrictions sur les paiements et les transferts pour les transactions internationales courantes 262 .

Toutefois, beaucoup d’efforts restent à fournir. Les problèmes de gestion et de transparence restent en première ligne du calendrier des réformes. Le Plan d’action pour la gouvernance présente un calendrier pour aborder ces questions. La création d’un système législatif et judiciaire prévoyant une entière primauté du droit ainsi qu’une législation et une réglementation commerciale modernes occupent une place essentielle dans l’amélioration de la gouvernance. De plus, il est impératif d’obtenir un fonctionnement efficace de la Commission Nationale de l’Audit. La transparence fiscale doit profiter du renforcement en cours des procédures de gestion du budget. La création d’une structure complète de statistiques, fiable et adaptée est encore nécessaire.

Le concept du marché du travail et de l’emploi rend compte avec pertinence de la situation de chaque groupe social à l’égard de la satisfaction de ses besoins essentiels, définis comme étant le niveau de vie minimum qu’une collectivité devrait fixer pour ses membres les plus pauvres. La satisfaction de ces besoins suppose que soient remplies les conditions minimales de consommation privée pour une famille: alimentation, logement, habillement; elle implique l’accès à des services essentiels, tels qu’eau potable, santé, éducation (...) ; elle demande que toute personne en mesure de travailler et désireuse de le faire ait un emploi convenablement rémunéré. L’emploi est essentiel ; tout le monde est d’accord là-dessus: « la réduction de la pauvreté passe par la création d’emplois » a dit le Premier Ministre HUN Sen, au cours de la Réunion du Groupe Consultatif du Cambodge, Phnom Penh, 20 juin 2002. Il nous reste à savoir quel type d’emplois et comment les créer.

Dans la section suivante, nous analyserons des mesures politiques du marché du travail et de l’emploi du Gouvernement Royal du Cambodge, à savoir : la politique démographique, la politique du marché du travail en faveur des groupes vulnérables, l’intervention sur l’emploi et de la protection sociale, et la politique d’attraction des IED en vue d’améliorer la situation d’emploi.

Notes
261.

CDC (2002), « Priorité de développement socio-économique et le besoin d’aide public pour le développement », Phnom Penh, Cambodge.

262.

CDC (2002), « Priorité de développement socio-économique et le besoin d’aide public pour le développement », Phnom Penh, Cambodge.