I – La politique démographique

La libéralisation économique entre 1988 et 1993 a permis une réduction sensible de la pauvreté au Cambodge. Mais à partir de 1993, bien que l’économie croisse, la pauvreté reste à un niveau élevé. Alors que le produit intérieur brut augmentait en moyenne de 6% entre 1999 et 2004, le taux de pauvreté passait de 39% en 1993 à 36% en 1999, affectant presque 4 millions de Cambodgiens. Dans le même temps, la main d’œuvre augmentait de plus de 250 000 travailleurs chaque année à cause d’une croissance rapide de la population, au taux annuel de 2,4% 265 .

Le taux actuel élevé de la croissance démographique pèse non seulement de manière importante sur les services sociaux mais génère également une plus grande pauvreté. Les conséquences d’une démographie galopante sur le développement socioéconomique sont connues et largement documentées. Le Gouvernement Royal du Cambodge est conscient de la nécessité d’enrayer la croissance rapide de la population, de créer plus de postes de travail, de réduire la pauvreté et d’améliorer la santé. Pour cela, il a défini des politiques démographiques, notamment les programmes de planification familiale.

En 2003, le Premier Ministre HUN SEN a passé une directive exécutive pour établir un programme démographique national qui fournirait des informations et des services de planification familiale et mènerait des activités de plaidoyer en faveur d’une norme de famille réduite. Le Gouvernement Royal du Cambodge a souligné une gamme d’objectifs de politiques de gestion allant de l’aboutissement à la taille de famille désirée, à la protection de la santé de la mère et de l’enfant, en passant par la limitation de la croissance démographique puis un retour à la promotion de la santé.

La politique démographique du gouvernement royal vise à réduire la pauvreté et à atteindre les objectifs de développement du millénaire. Les priorités de la politique démographique du gouvernement royal, telles qu’exposées dans la Stratégie Rectangulaire, sont les suivantes 266  :

  • Aider les couples et les familles à prendre librement et en toute connaissance leurs propres décisions en terme de nombre d’enfants souhaités et de contrôle des naissances, leur garantir l’accès à l’information, à l’éducation, aux services et à tous autres moyens leur permettant de réaliser leurs décisions.
  • Maîtriser le taux élevé de fécondité et généraliser le recours au planning familial.
  • Réduire le taux de mortalité et de morbidité infantile, et de mortalité maternelle.
  • Promouvoir l’égalité des sexes et renforcer le développement des ressources humaines.
  • Limiter les effets néfastes de la pression démographique sur l’environnement et les ressources naturelles.
  • Renforcer la prévention contre le VIH/SIDA.
  • Prendre en compte les facteurs démographiques dans tous les plans, programmes et politiques sociaux et économiques.

Le programme de planification de la famille assure une diffusion plus étendue et à meilleur marché des formes de contraception, en mettant en œuvre une action d’information et de publicité pour inciter les gens à y recourir. Des méthodes de limitation démographique plus radicales que la contraception, telles que l’avortement et la stérilisation, ont joué un grand rôle dans le ralentissement de la croissance de la population. En ce sens, le gouvernement plaide en faveur d’une expansion des services offerts dans les cliniques pour y inclure des services de soins de la santé de la reproduction, des soins après avortement et des services pour les adolescents. La fourniture de contraceptifs et de pilules contraceptives constitue l’un des moyens les plus efficaces dans la sécurité contraceptive et la prévention du VIH/SIDA.

La planification familiale naturelle (PFN) inclut n’importe quelle méthode qui ne recourt pas à la stérilisation ou à l’usage de médicaments ou de matériel contraceptifs. Elle implique le fait d’éviter le rapport sexuel durant la période de fécondité d’un cycle menstruel féminin.

Notes
265.

HANG Chuon Naron, (2005), « L’économie du Cambodge », Phnom Penh, Cambodge, page 76.

266.

Idem, page 77.