Conclusion

Afin de promouvoir une croissance en emplois durables et donc le soulagement rapide de la pauvreté, le Gouvernement Royal accorde une grande priorité au développement des ressources humaines, des industries de main-d’œuvre et des industries d’exportation et le tourisme ainsi que de protection sociale. L’économie basée sur les produits agricoles est de plus en plus axée sur l’industrie et le secteur tertiaire. En plus, avec le renouvellement des aides de la part des bailleurs de fonds, l’espoir de croissance économique et de création d’emplois se concrétise. Selon le relevé des déclarations faites lors de la dernière réunion du Groupe Consultatif, le Cambodge va bénéficier en 2005 d’une aide importante, qui devrait se monter à environ 500 millions USD, apportée à hauteur des deux tiers par les aides bilatérales et d’un tiers par les organismes multilatéraux. Le Japon contribuera à hauteur d’environ 130 millions USD, comme principal bailleur de fonds du pays. Viennent ensuite les multilatéraux (Banque Asiatique de Développement, Banque Mondiale, Union européenne, système des Nations Unies) qui consacrent chacun entre 40 et 50 millions USD au développement du Cambodge 278 .

En résumé, en matière de développement du marché du travail, le Gouvernement Royal accorde une grande importance à ses diverses interventions sur le marché du travail tout en reconnaissant le rôle clef du secteur privé. La stratégie du gouvernement vise donc à faire du Cambodge un pôle d’attraction pour les investissements étrangers.

Cependant, le Cambodge, avec un PIB par habitant de 300 dollars US, demeure un des pays les moins avancés, tandis que l’amélioration du marché du travail qui devrait résulter par des efforts du Gouvernement au cours ces dernières années reste invérifiable. Il reste donc beaucoup à faire pour assurer une croissance économique en emplois forte et durable. Malgré les diverses initiatives du Gouvernement Royal du Cambodge et les divers soutiens des bailleurs de fonds qui permettent au Cambodge de faire des progrès importants depuis la fin des années 1990 (le taux de croissance est à l’ordre de 7% et le taux d’inflation a diminué de plus de 50% depuis 1996) mais, en raison de l’augmentation rapide du volume global de la main-d’œuvre (voir le chapitre III, section 3 de la partie I), les questions portant sur la création de nouveaux emplois sont encore un défi majeur qui reste à relever279.

Si la création de nouveaux emplois ne paraît donc pas devoir être mise en relation avec le taux de croissance économique, il reste à expliquer pourquoi le Cambodge se retrouve dans cette situation ; quels sont les obstacles ? Nous allons montrer dans le chapitre suivant que c’est à cause de la complexité du marché du travail cambodgien que le taux de croissance ne s’est pas accompagné d’une création massive de nouveaux emplois. Notre objectif consiste donc à souligner les contraintes du développement du marché du travail et de l’emploi au Cambodge.

Notes
278.

Missions économiques, 2006. Les contributions de l’Union européenne, auxquelles la France participe largement, viennent conforter les aides bilatérales. La délégation de l’Union européenne élabore le Programme Indicatif National (PIN) 2006-2007. Les priorités du PIN 2005-2006 sont : (i) le développement économique en faveur des pauvres à travers l’élargissement de la base productive dans les zones rurales et le développement des mécanismes reliant les producteurs agricoles aux marchés ; (ii) le développement de l’éducation ; (iii) l’appui à la bonne gouvernance orientée vers la gestion des finances et de la dépense publique.

279.

Le Gouvernement Royal du Cambodge estime que le taux de croissance annuelle de la population active en 2005 est de 3,2%, soit 228 000 nouveaux travailleurs, tandis que la croissance économique ne génère que de 2,2% d’emplois supplémentaires par an durant les années 1997-2001. La situation économique du Cambodge se caractérise donc par un excédent de main d’œuvre.

Pour plus detail, voir, Development Consulting International (DCI), « Private Sector Assessment for the Kingdom of Cambodia », Ministry of Industry, Mines and Energy, Cambodia, December 2003, page 41.