IV – Les réglementations du marché du travail

Nous tentons ici de répondre à la question suivante: dans quelle mesure le retard (ou la non-application) des réglementations du marché du travail constitue-t-elle un frein au développement du marché du travail ?

Les économistes se sont depuis longtemps penchés sur l’effet des réglementations sur l’incitation à l’embauche et leur influence sur le bon fonctionnement du marché du travail. Ces réglementations sont très différentes les unes des autres et présentent son grand avantage pour l’organisation du marché du travail.

D’une manière générale, toute contrainte réglementaire  imposée à une entreprise et/ou aux salariés va affecter le marché du travail et donc la création de richesse, et plus généralement l’efficacité de l’allocation des ressources 284 sur ce marché. Et l’application inappropriée de ces règlementations posera des problèmes de dysfonctionnement du marché du travail : (i) le non respect des droits des travailleurs peut engendrer un effet pervers sur le leur bien-être, leur productivité et un bouleversement sur le marché du travail ; (ii) sans protection, les entreprises sont démotivées pour investir avec une conséquence négative sur l’emploi ; mais (iii) certaines réglementations sont économiquement justifiées car elles corrigent des problèmes qui ne sont pas pris en compte correctement par le marché (droit de propriété intellectuelle, ou problèmes de pollution, par exemple) ; toutefois (iv) il existe de réelles difficultés dans la mise en place de politiques efficaces du marché du travail et de l’emploi.

Les réglementations du marché du travail lorsqu’elles sont correctement appliquées assurent un bon fonctionnement de ce marché. Elles comportent également d’autres aspects positifs :

Au Cambodge, suivant l’évolution économique du pays, le Gouvernement Royal a réformé constamment sa structure et rajeuni ses cadres pour s’adapter à la situation. Le ministère du Travail bénéficie également de l’assistance technique apportée par la Communauté internationale : des experts du Bureau International du Travail (B.I.T.) travaillent en coopération avec les cadres du ministère pour contribuer à l’efficacité des services du Travail. Ainsi, l’actuel Code du travail, inspiré presque textuellement de l’ancien Code du travail de 1972, et de 1992 sous le régime de l’Etat du Cambodge, a été adopté le 10 janvier 1997 par l’Assemblée Nationale du Royaume du Cambodge à la 7ème session de sa première législature. Ainsi, les réglementations du marché du travail cambodgien sont bien présentes 285 , mais leur application reste encore insuffisante. L’application de ces réglementations au Cambodge a connu beaucoup de difficultés. Les causes peuvent être les suivantes :

Pour le Royaume du Cambodge qui s’adapte à l’économie de marché, l’application des réglementations du marché du travail demeure donc une nécessité impérieuse en vue d’assurer d’une part, de meilleures conditions de travail, d’hygiène et de sécurité aux salariés, et, d’autre part, d’orienter l’employeur ou le chef d’entreprise vers une bonne gestion, en particulier dans le domaine du personnel, dans l’objectif d’une meilleure productivité pour le développement économique du pays.

Notes
284.

Pour les pays industriels, et la France en particulier, la réglementation du marché du travail constitue en quelque sorte un frein à l’emploi car, selon notre point de vue, les règlementations sont très strictes et toute contrainte réglementaire  imposée à une entreprise réduit son profit et est donc néfaste à la création de richesse.

285.

Voir la section 3 du chapitre III de la partie I pour les réglementations du marché du travail au Cambodge.

286.

Il faut avouer franchement que les abus perpétrés par les chefs d’entreprise à l’encontre d’ouvriers ou d’employés n’étaient pas rares, notamment sur des problèmes de licenciement, de travail forcé ou de travail sans repos hebdomadaire.