1 – La segmentation du marché du travail par sexe est une source de distorsion

Comme partout dans le monde, les femmes se trouvent généralement dans une situation moins avantageuse sur le marché du travail par rapport aux hommes. Plusieurs facteurs expliquent cette discrimination sexuelle : le niveau d’instruction des femmes, leur responsabilité de reproduction (ou familiale), leur productivité…etc. Les mêmes causes s’observent au Cambodge. En effet, la raison principale de la segmentation tient au fait que les femmes détiennent un niveau d’instruction plus faible que les hommes. Le taux d’inscription à l’école pour les femmes, en 1999, n’était que de 44% contre 55% pour les hommes. Seulement 16% des femmes sur le marché du travail ont un niveau d’éducation supérieur à l’école secondaire (contre 24% chez les hommes). Le taux des adultes alphabètes était de 29% pour femmes adultes et 48% pour hommes adultes. Selon les professions et selon les différents statuts, les femmes étaient les plus nombreuses dans les activités familiales sans rémunération (notamment en tant que fermières, vendeuses, artisans…). Dans l’industrie, les travailleurs féminins se trouvaient dans le secteur agricole, le commerce et la confection textile. Elles ne sont pas nombreuses dans le groupe des salariés rémunérés et encore peu nombreuses dans les services publics. Leur absence dans les métiers juridiques, de managers, cadres supérieurs, techniciens professionnels, l’armée… montre clairement qu’il y a une discrimination sexuelle. De plus, hormis celles qui ont un niveau d’éducation inférieure au secondaire, les femmes ont un revenu moins élevé que les hommes à niveau d’éducation égal.

Pour lutter contre cette discrimination sur le marché du travail, nous pensons que le Cambodge n’a pas seulement besoin d’une législation mais a aussi un besoin urgent d’améliorer son système éducatif. Le problème est donc ici de fournir les moyens nécessaires pour encourager les jeunes filles à ne pas s’arrêter leur scolarité très tôt. Enfin, des programmes formels ou informels pour lutter contre la crise alphabète au Cambodge, surtout chez les femmes adultes, sont indispensables.