I – Le rôle du secteur privé et le développement du marché du travail

Nous étudierons ici le secteur privé en tant que principe d’organisation de l’activité économique et sociale et son rôle dans la dynamique du développement du marché du travail.

1 – Etat des lieux et cadre de référence.

Dans le contexte spécifique du Cambodge le secteur privé est généralement considéré à travers sa partie moderne et celle dite « informelle ». Concernant le secteur privé moderne, outre les investisseurs étrangers, les acteurs y opérant présentent différents profils :

  • du secteur de l’économie populaire principalement urbaine, communément appelé « informel », émergent des acteurs économiques désireux de développer des activités manufacturières ou de services à plus grande échelle ;
  • du secteur privé moderne, émergent des entrepreneurs qui, parce qu’ils l’ont voulu ou suite à des mesures de compression de personnel, souhaitent monter une affaire ;
  • en milieu rural, les opérateurs traditionnels souhaitent parfois augmenter et améliorer le niveau de leurs performances ;
  • le monde de l’éducation produit chaque année des diplômés qui ne trouvent pas d’emploi salarié et n’ont d’autre alternative que de s’orienter vers l’auto emploi.

Le secteur privé cambodgien est en effet caractérisé par la grande importance du secteur informel dans l’économie, la faible structuration et souvent le manque de représentativité des organisations intermédiaires, trop fragmentées. Il est constitué d’un large nombre de petites entreprises du secteur informel, souvent sous-capitalisées et d’une extrême hétérogénéité. Quelques grands groupes dominent le secteur formel et captent l’essentiel des investissements dans les secteurs textile, commercial, et de service alors que les petites et moyennes entreprises sont relativement peu nombreuses. L’économie cambodgienne demeure en crise. Aujourd’hui la plupart des activités sont commerciales. La valeur des importations est six fois supérieure à celle des exportations, et le niveau de consommation par rapport aux investissements demeure très élevé. Le secteur privé est grandement handicapé par la faiblesse de l’épargne nationale, l’absence quasi-totale d’investissements étrangers, l’accès difficile au crédit, l’absence de marchés transparents, la concentration des activités à Phnom Penh et la faiblesse des infrastructures. A ceci s’ajoute la faible capacité institutionnelle des ministères techniques. Enfin, de nombreux actes de vandalisme et de pillage ont fortement touché de nombreuses sociétés privées de Phnom Penh.