3 – L’absence d’un réel système judiciaire et un cadre législatif flou

Les conséquences du système juridique défaillant sont multiples et conduisent au découragement des entrepreneurs. Les droits de propriété, les droits contractuels ne sont pas respectés, ce qui accroît les risques que doivent supporter les entreprises.

Les chefs d’entreprise nous ont fait part du problème des impayés ou encore des commandes exécutées et non acceptées par les clients. Lorsqu’ils rencontrent ce genre de problème, ils n’essaient même pas de faire valoir leur droit auprès de la justice. Ils vont devoir payer des frais sans aucune garantie sur le résultat, même si ils sont honnêtes.

La Banque mondiale ³¹⁴ donne l’exemple de la faible productivité de la culture du riz et montre comment le trafic des engrais pénalise les agriculteurs. Les grossistes en toute impunité diluent les engrais ce qui diminue leur efficacité. Cette fraude concerne 70 % des engrais vendus au Cambodge par 5 entreprises cambodgiennes qui détiennent le monopole qui leur est attribué grâce à une autorisation tel que le prévoit un décret du Ministère de l’Agriculture. La Banque mondiale met en évidence l’impuissance des fermiers face à des fournisseurs si influents.

Des exemples similaires sont très nombreux dans tous les domaines, et l’on devine aisément la difficulté à entreprendre et surtout à développer une entreprise.

Pourtant le gouvernement a les moyens lorsqu’il le veut de faire respecter certains décrets. Ainsi les communications téléphoniques via Internet ont été interdites car elles bloquent le téléphone publique ce qui diminuait les recettes. En une journée, toutes les boutiques de Phnom Penh ont été visitées par la police et les ordinateurs confisqués. Depuis, les cybercafés ont stoppé cette activité car les risques de confiscation sont devenus très importants.

Les problèmes des infrastructures physiques présentent à leur tour des contraintes au développement du marché du travail au Cambodge.