1 – L’obstacle financier

Le secteur financier joue un rôle non négligeable dans le financement du démarrage des activités (grande, moyenne, petite) du secteur privé. Le problème du financement dans ce secteur concerne principalement des petites unités. En effet, le nombre des petites unités qui ont bénéficié d’un financement bancaire est insignifiant. La première source de financement de l’unité est l’épargne personnelle. Elle est citée à plus de 90% dans tous les secteurs d’activité 330 (industrie, bâtiment, commerce, services…). Dans le bâtiment, l’engagement individuel est encore plus accentué, soit 98% du capital mobilisé 331 . Ce phénomène impressionne par son ampleur mais il confirme que les petites unités sont confrontées, sans aucune exception, aux mêmes contraintes de disponibilités de ressources et de crédit quand il s’agit de lancer un projet.

Ainsi, qu’il agisse du financement des investissements ou de facilités à court terme, les conditions mises par les banques sont tout à fait inadaptées aux petites unités du secteur (les micro entreprises, par exemple) parce qu’elles ont été plutôt conçues pour les moyennes ou grandes entreprises. Le système bancaire cambodgien répond peu, ou pas, aux demandes potentielles de crédits provenant de micro-entrepreneurs. Plusieurs raisons expliquent ceci :

  • Le comportement des banques face au crédit : faible pourcentage de prêts en rapport avec les dépôts, priorité nette aux prêts à court terme pour les banques commerciales, taux de profit très élevés par rapport au capital, degré de concentration et de centralisation élevé, faible prise de risque. De plus, les marchés financiers ne sont pas encore développés. En conséquence de quoi, le marché du crédit est dominé par une tendance au rationnement, qui touche davantage les petits et les microentreprises.
  • La plupart des micro-entrepreneurs ne peuvent pas avancer le bien foncier qui leur est demandé par les banques en guise de garantie. Ce qui pose le problème du coût et de la nature du réseau susceptible d’assurer correctement l’évaluation du projet et du porteur de projet (coût d’informations sur la qualité du débiteur) pour permettre au prêteur de trier le bon grain du mauvais.
  • Tant que les banques seront dons l’obligation de pratiquer les mêmes conditions de prêts (encadrement des taux d’intérêt), elles serviront en priorité les clients pour lesquels les coûts (de risque, de réseau et de gestion des dossiers) seront les plus faibles, à savoir les grandes entreprises.

Face à cette insuffisance dans l’offre du crédit formel, les besoins des financements sont épongés par le financement informel à savoir l’autofinancement et le financement externe (prêts auprès d’amis ou de proches)

Notes
330.

Royal Government of Cambodia, « Small and Midium Enterprise Development Framework », Sub-committee on Small & Medium Enterprises, July 29, 2005, page 23.

331.

Idem.