III – L’emploi des femmes

La situation des femmes cambodgiennes s’est quelque peu améliorée pour ce qui est de l’alphabétisation, de l’instruction et de la formation professionnelle, de l’intégration dans la main-d’œuvre et de l’emploi dans un nombre croissant de fonctions et de secteurs. Désormais, les femmes participent activement au développement; pourtant, dans de nombreux endroits, en tant que ressource humaine, elles sont toujours surchargées de travail, mal payées et peu considérées.

En outre, elles doivent faire face à toute une série de problèmes découlant des discriminations salariales, des possibilités inégales de mise en valeur des ressources humaines, de l’inégalité d’accès aux ressources productives, de la ségrégation professionnelle, d’un statut socio-économique inférieur, de la double charge représentée par les responsabilités familiales et économiques, du harcèlement sexuel, d’une représentation limitée lors des décisions économiques et ainsi que d’autres facteurs.

En améliorant la situation des femmes, leurs conditions de travail et leur niveau d’instruction et de qualifications, on pourrait desserrer l’étau de la pauvreté au Cambodge. Le taux d’activité économique des femmes est élevé au Cambodge, puisqu’il atteint 36,93% en 2004 (28,67 % en 1998) contre 37,68% (26,79% en 1998) pour les hommes (cf. chapitre III de la partie I, tableau 46). Il subsiste de considérables écarts de rémunération selon les sexes, encore que le Cambodge s’efforce de remédier à cette situation.

Au Cambodge, la présence d’une industrie à fort coefficient de main-d’œuvre (textiles, principalement), offre au Cambodge de nouvelles opportunités d’emplois salariés aux femmes dans le secteur structuré. La mobilisation et l’intégration des jeunes femmes dans ces emplois ont permis de créer des possibilités d’emplois salariés sans précédent et de leur donner accès à un revenu indépendant. Les mandats qu’elles envoient sont également devenus indispensables pour assurer la subsistance de nombreuses familles déshéritées dans les campagnes et dans les villes.

Toutefois, la main-d’œuvre féminine occupe surtout des postes de travail peu qualifiés. En outre, un nombre disproportionné de femmes occupe des emplois non normalisés. Si de nombreuses femmes sont favorables au travail à temps partiel (notamment du fait qu’elles sont au premier chef responsables de leur ménage et de leurs enfants), les conditions qui leur sont offertes sont le plus souvent moins favorables que celles des travailleurs à plein temps. Un sujet de préoccupation particulier est le recours de plus en plus fréquent de la sous-traitance dans l’industrie manufacturière, système qui défavorise surtout les travailleuses. Au Cambodge, la flexibilité accrue du marché du travail nuit surtout aux femmes qui effectuent de plus en plus des travaux occasionnels ou temporaires, ou à domicile.

Par ailleurs, le Cambodge compte une forte concentration de femmes occupées dans le secteur non structuré ou informel. Pour survivre, beaucoup d’entre elles ont recours au travail indépendant ou au travail dans des PME. Mais elles rencontrent souvent des problèmes liés à leur manque de qualifications et à la difficulté d’accès au crédit, à la formation professionnelle, aux marchés et à l’information sur le marché. Nous observons également une diminution du nombre de femmes occupant un emploi salarié, et le marché du travail féminin concerne essentiellement le secteur informel.

Des mesures consistant à améliorer la situation des femmes sur le marché du travail peuvent donc être considérées comme un des processus du développement de ce marché. Reste que le problème du travail des enfants ne doit pas être ignoré.