I – Pourquoi les politiques de promotion de l’emploi doivent-elles pousser le développement du secteur privé ?

Au Cambodge, trois types de politiques ont jusqu’à présent inspiré les stratégies de l’emploi: les politiques libérales, les politiques Keynésiennes et les politiques de croissance.

Or, ces politiques ont le plus souvent conduit à des échecs. Il convient d'en comprendre la raison.

  • Politique libérale :

La stratégie libérale en matière d’emploi se résume à l’absence d’intervention de l’Etat sur le marché du travail, cette intervention étant considérée comme génératrice d’effets pervers. L’argument le plus solide de la politique libérale est que la fixation par l’Etat du taux de salaire et des avantages sociaux est le plus souvent inefficace car elle entraîne la création d’un marché clandestin du travail où prévaut une surexploitation de la force de travail. La théorie néo-classique s’est avérée incapable de démontrer qu’une politique de laisser faire permettrait à chacun de trouver un emploi.

  • Les politiques Keynésiennes :

On peut considérer que l’économie du Cambodge est caractérisée par un sous-emploi généralisé ainsi que par une forte propension à consommer. Les conditions devraient donc être réunies pour que le multiplicateur d’emploi Keynésien ait des effets maximaux. En d’autres termes ne suffirait-il pas d’augmenter l’emploi dans les industries d’investissement pour créer une augmentation de la demande qui induise à son tour une augmentation de l’emploi dans tous les secteurs? Il n’est malheureusement que trop évident que les problèmes d’emploi au Cambodge ne peuvent être résolus aussi simplement.

  • Politiques de croissance :

Un des objectifs des stratégies d’industrialisation est d’offrir des emplois: tout supplément d’investissement productif devrait créer un supplément d’emploi productif qui devrait créer un supplément de produit et donc permettre de financer de nouveaux investissements.

L’obstacle majeur auquel se heurte une telle politique est le niveau élevé de capital nécessaire à la création d'un emploi dans le secteur industriel moderne, capital souvent de l’ordre de plusieurs millions. Le Cambodge ne peut effectuer que des investissements limités et ne pourra donc créer que peu d’emplois.

Après l’échec des stratégies de développement orientées vers la création d’emplois adoptées par le Cambodge, l’infirmation de la capacité des politiques officielles du pays à maîtriser une situation économique alarmante, obligea le Cambodge à trouver d’autres « planches de salut » et donc à se tourner vers le secteur privé. Le processus de développement du Cambodge doit donc reposer sur l’encouragement du secteur privé (formel et informel) qui représente une offre potentiellement illimitée d’emplois pour la main d’œuvre.