1 – Appuyer les PME et la micro-finance

Il y a consensus aujourd’hui chez les décideurs pour reconnaître l’importance stratégique de la micro et de la petite entreprise. Il y a par contre débat sur les facteurs et les politiques d’appui. Formaliser l’« informel » risque de casser les dynamiques et les institutions d’aide sont peu à même de toucher des myriades de petites activités résultant largement d’un développement spontané. Les solutions appropriées sont celles qui sont appropriables. Elles doivent être diversifiées 364 .

L’importance est de créer des lieux d’interface entre les petites entreprises (et l’« informel ») et les activités « modernes ». Ainsi les systèmes de financement décentralisés (mutualiste, coopératif) 365 peuvent susciter la confiance lorsque les garanties reposent sur des relations de proximité avec la professionnalisation nécessaire.

Dans l’ensemble, la finance dite « informelle » finance davantage la consommation et les dépenses sociales ou symboliques que les micro-unités ou les PME. Bien entendu, les tontines 366 au Cambodge sont des contre-exemples. La finance officielle accorde des fonds aux entreprises de grande dimension. Les réseaux de micro-unités et de PME sont largement exclus des circuits financiers. Il est dès lors stratégique de mettre en place un système de financement intermédiaire. Les modalités de financement sont plurielles et il importe d’appuyer les initiatives locales, l’argent chaud, les financements de proximité. On constate à côté des circuits « informels », avec un appui extérieur, un développement de la micro-finance. Celle-ci traduit des expérimentations permettant d’accroître les capacités des agents à sortir de l’exclusion vis-à-vis des circuits bancaires tout en se libérant de l’usure. Le microcrédit est caractérisé par une multidimensionnalité. L’accent est ainsi mis sur la pluralité des systèmes financiers, allant des tontines aux garde-monnaies et à la micro-finance (banques populaires, sociétés de financement, réseaux d’épargne et crédit coopératif, crédit mutuel, crédit solidaire). Une des réformes stratégiques est que ces circuits finançant la consommation, les dépenses sociales et le court terme prennent en charge les investissements à risque des micro-unités de production et des PME actuellement très peu financés par le système 367 .

Notes
364.

Il est possible d’agir sur plusieurs volets (selon la recommandation de l’OIT en 1991):

Améliorer l’environnement institutionnel macroéconomique et financier, notamment par des politiques sélectives de crédit en faveur des PME ;

Développer les liens entre les grandes, petites et micro-entreprises en favorisant une spécialisation flexible combinant l’efficacité des organisations industrielles et la souplesse des micro-unités ;

Favoriser des appuis, techniques, humains et organisationnels.

365.

OIT, (1991) : Il s’agit de permettre à l’épargne de se transformer en investissement de moyen et longs termes et de permettre au système financier de favoriser des petits projets à risque.

366.

Une forme de prêt traditionnel au Cambodge.

367.

Ces idées sont inspirées des recommandations de l’OIT.