2 – Un cadre institutionnel adéquat pour le marché du travail

Le contexte institutionnel du marché du travail cambodgien est caractérisé par la faiblesse des syndicats ; un code du travail pour le secteur officiel ; une absence de réglementation officielle pour l’ « informel » ; une absence des offices de main-d’œuvre.

Il est important de noter que la régulation du travail n’est pas un obstacle dans le processus de transition vers une économie compétitive. Elle crée un environnement plus stable, peut avoir des effets incitatifs, elle réduit le court-termisme des horizons 368 .

Faut-il rapprocher les règles de droit des pratiques des droits pluriels ? Les droits de propriété et le développement d’un marché urbain, sources de sécurité pour les propriétaires et de prise de risque de l’investissement, sont surtout une source d’exclusion pour les démunis. Ils se heurtent, dans des rapports souvent de violence, avec les droits « coutumiers » d’attribution du sol 369 .

D’un côté la réglementation et la codification sont lourdes, inadaptées. Elles excluent la majorité des citadins qui sont « hors la loi ». D’un autre côté, la loi est aussi une manière de réguler les rapports sociaux, les conflits d’intérêt et de protéger les plus faibles. Il faut prendre en compte la pluralité des droits 370 .

Bien entendu, ces réformes « technocratiques » s’insèrent dans un monde où se nouent des conflits sociopolitiques. La mode intellectuelle et les rapports de force actuels qu’elle exprime vont dans le sens du libéralisme et de la mise en œuvre du marché avec un rôle restreint des acteurs collectifs et des institutions réduites à de simples contrats efficients. Les sociétés urbaines sont, en réalité, des lieux où s’expriment des conflits qu’il importe de réguler par des compromis sociopolitiques.

Notes
368.

Catherine Coquery-Vidrovitch et Serge Nedelec (1991), «Tiers-monde: l’informel en question?, Edition Harmattan,.

369.

Idem.

370.

Idem.