La période est avant tout celle durant laquelle la revue a choisi de faire paraître des cartes19. Dépassant donc le demi-siècle, elle est suffisamment longue pour que se soit constitué un vaste corpus, à la fois riche et représentatif des deux mouvements de l’époque : l’évangélisation et plus largement la colonisation.
L’évangélisation connaît un essor décisif au début du XIXè s., avec de nouveaux hommes et de l’argent. Entre 1840 et 1860 naissent en Europe occidentale des sociétés, instituts ou congrégations religieuses, parfois exclusivement missionnaires, autour de quelques personnages directifs. Anne-Marie Javouhey avait montré la voie en fondant en 1807 l’ordre des Sœurs de St-Joseph de Cluny ; ses missionnaires partent dans l’île de la Réunion, au Sénégal, en Guyane. Jacob Libermann organise les Pères du St-Cœur de Marie en 1842 ; un an plus tard, ses premiers adeptes gagnent la mission des Deux-Guinées. En 1856, Mgr de Marion-Bresillach créée les Missions Africaines de Lyon, à qui Rome charge aussitôt d’évangéliser le Sierra Léone et le Dahomey. Enfin, en 1868, est fondée la Sté des missionnaires d’Afrique par le dynamique Lavigerie, archevêque d’Alger. Chacun d’entre eux a développé une méthode missionnaire qu’il entend tester sur de nouvelles populations, en se plaçant sous l’autorité de Rome pour recevoir une mission à évangéliser. Cette attitude ultra-montaine offre à la Propagande l’occasion d’orchestrer le nouvel élan missionnaire. Parallèlement des organisations se chargent de collecter des fonds pour financer les missions, comme l’Œuvre de la Propagation de la Foi, fondée à Lyon en 1822, ou la Sainte-Enfance en 1843. Avec le Saint-Siège, elles apportent l’essentiel du financement missionnaire.
La colonisation est l’une des formes que prend l’expansion de l’Europe au XIXè. Elle s’accélère à la fin du siècle, notamment en Afrique où se succèdent rapidement ses trois étapes : celle de la découverte et de l’exploration, celle de la conquête et du partage, celle de l’exploitation et du système colonial. Toutes se produisent au cours de notre période ; à certains endroits, l’étape suivante de la décolonisation, est déjà amorcée.
La première paraît en 1872, la dernière en 1950. Mais seules une vingtaine sont proposées après 1939. Plus ponctuelles, de facture plus simple, elles ne correspondent plus à l’esprit des années précédentes.