La répartition des cartes sur l’espace

Tout d’abord, la répartition des cartes confirme l’impossibilité de la revue à cartographier tous les continents. Malgré le désir de couvrir le monde entier, affirmé dès les premières publications de cartes, la revue reste dépendante des envois : à neuf reprises seulement la revue peut afficher fièrement dans la table des matières une certaine universalité⁹⁴.

Surtout, le recensement des cartes par continent atteste d’une orientation africaine. Si les toutes premières cartes en 1872 sont exclusivement asiatiques, l’Afrique devient dès l’année suivante un espace toujours représenté. Sur l’ensemble de la période, seules six années ne respectent pas cette cadence. Comparée aux autres continents, l’Afrique est de 1878 à 1909 le premier espace cartographié, devant l’Asie et l’Océanie. Après 1909, il est relayé en deuxième position, à sept reprises par l’Asie et deux fois par l’Océanie.

Dans l’ensemble, l’Afrique reste l’espace le plus représenté, avec ses 250 documents sur les 470 que compte le corpus, soit plus d’une carte sur deux, le reste se partageant entre les autres continents⁹⁵. A cinq reprises, l’Afrique est même le seul espace cartographié⁹⁶. Entre 1879 et 1922, la moyenne de publication dépasse les quatre documents par an, avant de retomber à un de 1923 à 1950.

Cette approche par continent ne rend pas compte de la spécialisation régionale pour l’Afrique subsaharienne, qui reste l’espace le plus souvent représenté, avec 230 cartes sur 250, Madagascar incluse. Avec vingt cartes, la grande île est plus souvent couverteque l’ensemble de l’Afrique du Nord, du Maroc à l’Egypte.

Cette spécialisation pour les cartes d’Afrique est-elle conforme à la place occupée par le continent dans la revue en général ?