La gestion de l’espace par les plans d’évangélisation : l’espace voulu

A un niveau général, le système qui découpe les terres de mission en champs d’apostolat et les affecte aux congrégations, mis en place depuis le XVIIè, est à l’origine de l’enjeu spatial, propre aux missions. Il place le missionnaire face à un défi d’ordre territorial. Celui-ci doit penser spatialement la mission et évaluer le rapport entre son étendue, ses habitants et lui-même, en un mot adapter les moyens aux objectifs de l’apostolat. Les débuts d’une mission ne lui permettent pas de raisonner encore en gestionnaire, faute de moyens, et les premiers envoyés s’attachent davantage à ancrer la mission auprès d’une population plutôt que d’embrasser tout le territoire qui leur a été confié. Mais quand la communauté missionnaire devient suffisamment importante, elle peut donner lieu à une gestion raisonnée à l’échelle de la mission. C’est le plan d’évangélisation. Sur le terrain, il implique le missionnaire, qui peut s’inspirer des plans traditionnels ou des directives de sa congrégation. Parmi ses choix, le recours au catéchiste s’impose comme la meilleure solution pour étendre spatialement l’évangélisation. Avant tout, le missionnaire aura pris soin de recenser les habitants de sa mission, auquel correspond un impératif cartographique évident.