Conclusion

En définitive, la notion de catholicité évolue avec les événements du XXè s. Utilisée par le discours pontifical dans la première moitié du siècle, elle est sollicitée pour intégrer les églises locales, détourner la fièvre nationaliste des missionnaires, répondre aux chocs des deux guerres mondiales et permettre à l’Eglise de survivre auprès des jeunes nations après les soubresauts de l’indépendance. La catholicité devient une valeur fondamentale au point de définir l’Eglise catholique, surtout par rapport aux autres religions.

Elle est au centre du rapport qu’entretient Rome et l’espace. Et c’est au moment où on la célèbre que les productions cartographiques prennent toute leur valeur. Les atlas et les annuaires parce qu’ils donnent à voir rendent visible cette catholicité. Ils résument sous forme graphique un discours sans cesse renouvelé sur l’universalité et l’indépendance de l’Eglise catholique, et sans jamais écarter la centralité de son siège, Rome. Montrer l’étendue du domaine catholique, c’est exposer le succès de l’Evangile, présent sur toutes les terres et auprès de tous les peuples. C’est aussi célébrer un modèle romain reproduisible dans n’importe quelle situation.