2. D’une famille dialectale à l’autre

L’intérêt de notre étude apparaît lorsque les individus d’origine différente se trouvent en contact les uns avec les autres. A ce moment-là que se passe-t-il ? Comment se déroule l’interaction ? Les différents participants se comprennent-ils ? Quel sera justement le degré d’intercompréhension ? Quels recours auront les locuteurs pour l’améliorer ?

Ces quelques questions trouvent leurs réponses entre autres dans l’analyse des données authentiques que nous avons à notre disposition.

Dans le corpus que nous étudions, un phénomène crucial apparaît très rapidement et va nous permettre d’apporter les premiers éléments de réponse aux questions précédentes : il s’agit du phénomène bien connu des adaptations (appelées également « accommodations »), que nous développerons largement dans le chapitre suivant. Nous nous intéressons certes aux différences entre les deux variantes d’arménien, mais ce que nous cherchons à voir avant tout, c’est comment ces différences apparaissent dans notre corpus et comment elles sont traitées par les multiples protagonistes. En ont-ils conscience ? Empêchent-elles une bonne compréhension et un bon déroulement de l’interaction ? Pour un meilleur « confort » et une plus grande homogénéité dans le système, y a-t-il des tentatives d’adaptation de la part des locuteurs ? Mais avant d’en arriver là, nous allons présenter les différences majeures attestées entre les deux variantes d’arménien.