2.3.2. Le stock dialectal

C’est ici que vont apparaître les premières différences lexicales. Nous avons expliqué précédemment comment étaient nés les deux standards arméniens, au cours du XIXe siècle. La langue de l’époque se scinde en deux variantes, l’une occidentale, se rapprochant naturellement du dialecte citadin de Constantinople et de sa région, ignorant par la même les dialectes trop provinciaux, l’autre, orientale, se rapprochant du dialecte de Tiflis et prenant, pour sa part, largement en compte les autres dialectes provinciaux. Chaque variante a ainsi subi des influences différentes, ce qui a provoqué deux situations complémentaires :

Tout d’abord, chaque variante possède son quota de vocabulaire spécifique, c’est-à-dire qu’à une même notion correspondent des lexèmes différent (cas de synonymie diatopique).

Voici quelques exemples pour illustrer ce premier phénomène :

Ce phénomène peut s’expliquer de deux façons différentes :

L’autre alternative due à cette scission est le fait, à l’inverse, d’avoir dans les deux variantes un même lexème mais des significations distinctes (type de polysémie diatopique). Ainsi ces termes ont une étymologie commune mais ont évolué vers deux usages divergents, l’un des deux standards ayant généralement spécialisé le sens du mot en le restreignant à un champ sémantique particulier.

Voici quelques exemples :