2.1.3. La langue standard

Hudson (1980) propose alors une troisième approche qui consiste à regarder si nous sommes en présence de ce qu’il appelle une « langue standard ».

Une langue standard est le résultat d’une intervention directe et délibérée de la société qui a désigné pour diverses raisons, parmi plusieurs dialectes qui cohabitaient, un dialecte qui allait être représentatif. Ce dialecte a donc subi une standardisation pour devenir une langue. Différents processus sont nécessaires à cette opération :

Tous ces processus sont plus ou moins acceptés par les différentes autorités et communautés linguistiques, et sont donc plus ou moins appliqués.

Pour ce qui est de l’arménien, comme nous l’avons exposé dans le cadre historique, il y a véritablement eu, au XIXe siècle, un travail de standardisation de la langue et de ses dialectes. Ce phénomène a donné une place et un statut officiels aux deux variantes dominantes. Celles-ci ont été diffusées, travaillées, répandues par les intellectuels laïcisés orientaux et occidentaux. Chaque groupe, selon ses influences dialectales, a pris un chemin différent et a ainsi crée son propre standard. A partir de là, les spécialistes se sont chargés de la constitution de grammaires, préparant ainsi les bases de l’enseignement des deux standards. Pour l’arménien, tous les processus proposés par Hudson ont été utilisés et ont entraîné la naissance officielle du standard oriental et du standard occidental, qui ne sont pas pour autant des langues différentes.

Notes
78.

Au fil des siècles, l’araméen mélangé à l’hébreu biblique (langue liturgique et sacrée) et aux langues des pays d’accueil (de la diaspora) a donné naissance au yiddish et au ladino (écrits en lettres hébraïques). L’hébreu biblique a, quant à lui, donné naissance à l’hébreu moderne, parlé en Israël.