4.3.2. Stratégies d’alternance et de mélange

Une seconde catégorie de stratégies peut être utilisée par un locuteur ayant deux codes à sa disposition et désirant s’adapter à son interlocuteur dialectalement divergent. Elle regroupe l’alternance codique (code-switching) et les interférences qui incluent le « mélange de codes » (code‑mixing), toutes à distinguer de l’emprunt. Ces deux stratégies sont parfois difficiles à différencier ; nous allons tenter de les définir le plus clairement possible.

Une des premières différences entre les interférences et l’alternance codique réside dans le fait que les premières apparaissent chez un locuteur bilingue, qui produit un discours à tendance unilingue, tandis que la seconde apparaît chez ce même locuteur, mais dans un discours dit bilingue. Ensuite, les premières indiquent une superposition inconsciente de deux systèmes, alors que l’alternance codique est l’utilisation successive de deux systèmes distincts, sans chevauchement. Dans le cas des interférences, selon l’item qui subit la superposition, il existe différents types d’interférences : des calques (construction transposée littéralement d’un code à un autre), des faux amis (on a un signifiant à peu près ou parfaitement identique d’un code à l’autre, mais deux signifiés distincts), des substitutions (remplacement d’un mot par un autre faisant partie de l’autre langue), ou encore un mélange de codes (code-mixing) pouvant se manifester sur les autres niveaux de production linguistique.