5. Les hypothèses

L’analyse que nous allons présenter se situe à trois niveaux complémentaires :

Nous nous inspirons d’une série d’hypothèses interdisciplinaires proposées par Hamers et Blanc (1983) qui exposent les règles de comportements langagiers en situation de contact de langues, en mettant en lien les trois niveaux présentés.

Suivant cette dernière hypothèse, nous pourrions tracer un continuum allant de l’unique utilisation de la langue-source par un locuteur jusqu’à l’unique utilisation de la langue-cible de son interlocuteur, en passant par des étapes intermédiaires qui seraient fonction de ses compétences langagières.

Les caractéristiques de la langue utilisée par un locuteur donné (A) (dans un même tour de parole ou d’un tour de parole à un autre) pourraient apparaître dans différentes configurations possibles empruntées notamment à Hamers & Blanc (1983) et que nous proposons de reprendre sous forme de schéma :

Loc A : LA 124

Loc A : LA aménagée, simplifiée, accessible à Loc B

Loc A : LB minimale : quelques mots, quelques expressions (style haché, télégraphique)

Loc A : / LA /( LALB)/ LA /( LALB)/ LA /...

Loc A : / LB /( LBLA)/ LB /( LBLA)/ LB /...

Loc A : / LA /LB/ LA /LB/ LA /...

Loc A : LB

Nous tenterons de relever les configurations qui s’actualisent dans nos données. Quant aux hypothèses portant sur les systèmes linguistiques, c’est-à-dire les éléments qui peuvent être adaptés d’une variante à l’autre, rappelons que nous les avons exposées dans le cadre descriptif précédent (cf. Chapitre 2). Dans notre analyse, nous essayerons de combiner les deux séries d’hypothèses mises en places au niveau linguistique et au niveau sociolinguistique et d’observer les phénomènes qui apparaissent dans le corpus.

Notes
123.

Voir à ce propos Cummins (1979).

124.

LA : langue A, c'est-à-dire la langue-source du locuteur A et LB : langue B, c'est-à-dire la langue-cible du locuteur A.