1.1.1. Mode de recueil

Nous nous intéressons aux interactions se déroulant entre des locuteurs qui parlent des variantes d’arménien différentes. Nous avons donc envisagé deux groupes de locuteurs se rencontrant : un groupe parlant l’arménien oriental et un groupe parlant l’arménien occidental. Grâce à la collaboration des H (couple de locuteurs OR), nous avons organisé des rencontres, permettant aux participants de mettre leurs dialectes en contact. La plupart des enregistrements (audio et vidéo) ont été effectués chez les H 127 , dans leur salon/salle-à-manger, tous les participants étant assis autour de la table et commençant et finissant parfois la soirée à discuter dans les canapés du salon. Ce choix du cadre spatial a été principalement motivé par des raisons pratiques : le dispositif d’enregistrement pouvait être caché, installé à l’avance, avec le moins possible de participants informés. Un autre choix a porté sur les participants en présence. Là encore, afin d’assurer la réalisation de notre projet, nous avons opté pour la simplicité, en choisissant des situations de rencontres authentiques (et non artificielles), avec des invités qui étaient tous connus des H (familles, amis, ou relations plus formelles).

Tous les enregistrements audio ont été effectués à micro caché. Les enregistrements vidéo, eux, n’avaient pas pour but d’être cachés, mais d’être discrets, le dispositif peu encombrant étant placé en hauteur, sur une vitrine, dans un coin de la pièce où se déroulait l’interaction, pour ne pas perturber les intervenants extérieurs, qui furent informés a posteriori ou qui découvrirent le dispositif au cours de l’interaction. Que ce soit pour l’observatrice-participante (Julie), pour Cathy et Martin (qui étaient informés du dispositif dès le départ) ou pour les autres locuteurs qui se sont rendus compte qu’ils étaient enregistrés, le micro finit toujours par se faire oublier. Il est évidemment difficile de savoir à quel point sa présence influence les participants, mais il paraît peu probable qu’elle modifie profondément le déroulement des échanges. Tout au plus, comme l’indique Traverso (1996), sa présence influe-t-elle éventuellement sur le contenu des thèmes et leur durée.

Voici un plan de la pièce principale où ont été faits les enregistrements et où a été installé le dispositif :

Notes
127.

Parmi les enregistrements qui n’ont pas été effectués chez les H, deux ont été recueillis aux domiciles d’autres locuteurs (chez le couple VD-GD, et chez Anna), et l’un a été recueilli dans la boutique de VD (locutrice OCC).