3.3.1.2. Minimisateurs de (auto-)FFAs/FTAs

Il serait certainement trop restrictif d’affirmer que là où les adaptations peuvent endosser le rôle d’adoucisseurs de FTAs ou de renforçateurs de FFAs, les non-adaptations peuvent jouer le rôle inverse de minimisateurs de FFAs. En effet, lorsque les locuteurs émettent des actes de langage valorisants pour la face de leurs interlocuteurs, ils n’ont pas le souhait de rendre leur acte moins valorisant en choisissant volontairement de ne pas les adapter dialectalement. L’effet est certes moindre par rapport à un énoncé doublement valorisé, mais il s’agit de ne pas oublier pour autant la prise de risque qu’engendrent, pour l’émetteur, aussi bien la production d’un FFA que la production d’adaptations. En effet, dans les deux cas, il met à tout moment son territoire personnel en danger. Il se trouve donc soumis à une situation de double contrainte ( double bind ) dans laquelle il doit composer entre le FTA qu’il s’autoproduit (avec cette prise de risque) et le FFA qu’il fait à son interlocuteur. Aussi, le fait de n’utiliser qu’un des deux procédés (FFA ou adaptations) est déjà flatteur pour la face de l’interlocuteur, et minimise la prise de risque pour l’émetteur. Nous pouvons donc dire que les non-adaptations lors de l’émission de FFAs ne sont pas tant des minimisateurs de FFAs (pour l’interlocuteur) que des minimisateurs de FTAs potentiels pour l’émetteur. En ne produisant que de simples « cadeaux verbaux » au lieu de doubles « cadeaux verbaux », le locuteur parvient à une sorte de compromis qui consiste à flatter son destinataire tout en atténuant les risques pris pour sa propre face négative.

a) Compliment sans adaptation :

l.27-28 : NZ émet dans sa variante-source un compliment à propos des travaux effectués chez les H.

l.442-443 : NZ émet un compliment à propos du sujet d’étude de Julie.

b) Offre sans adaptation :

l.672-673 : Cathy invite, dans sa variante-source, les nouvaux arrivants à entrer.