3.3.2.3. Prise de parole, changement de thème

Le locuteur qui prend le premier la parole ou propose des thèmes de conversation a toujours la possibilité de ne pas s’adapter. C’est lui l’instigateur de l’échange, donc il peut choisir le code de cet échange. C’est particulièrement ce qui se passe avec NZ qui propose de nombreux thèmes et les introduit dans sa variante-source.

Deux phénomènes sont intéressants à reprendre ici. Tout comme dans le cas des adaptations, il est possible de retrouver le phénomène de reprise en écho sans adaptation. Il est peu fréquent, mais nous en relevons tout de même certains exemples dans le corpus. L’adaptation a déjà eu lieu dans le tour de parole précédent, et le locuteur qui reprend ce qui vient d’être dit, le fait dans sa variante d’origine (c'est-à-dire la variante adaptée par l’autre). Nous avons déjà décrit les exemples qui suivent (cf. 3.2. Les adaptations), aussi nous nous contentons de les relever.

l.198-203 : (à propos du porte-clefs). C’est NZ qui reprend l’énoncé dans son propre dialecte.

l.304-309 : C’est Martin cette fois-ci qui reprend un terme à l’identique dans son propre dialecte.

Quant au deuxième phénomène, il est également singulier. Il s’agit d’un passage complet de l’interaction qui se déroule en arménien littéraire occidental (l.716-739) : NZ fait un récit religieux, avant de procéder à la bénédiction chez ses hôtes. Pour produire un tel discours, il utilise son code d’origine, mais dans sa variété littéraire, celle qu’il emploie à l’église. C’est l’activité en cours (bénédiction) qui justifie l’utilisation d’un code particulier et la non-utilisation d’adaptations dans un tel monologue :