4.1. L’âge des participants à l’interaction

Nous avons observé une différence à propos du recours au français entre de jeunes locuteurs et leurs aînés. Ainsi, qu’il s’agisse de mots ponctuels ou de passages entiers de l’interaction en français, les premiers s’expriment en français beaucoup plus fréquemment que leurs aînés afin. Les bilingues plus âgés et maîtrisant mieux l’arménien sont plus aptes à contrôler le recours au CS français-arménien.

‘Bilinguals, particularly older ones, are normally able to control the amount of code-switching they do. (Hoffman, 1991: 113)’

Le sous-corpus Anna est de loin le corpus le plus riche pour l’étude du CS français-arménien. C’est celui qui compte le plus d’interventions françaises. Comme nous l’avons déjà expliqué, les trois cousines (jeunes adultes) discutent entre elles en français la plupart du temps, et il en va parfois de même avec leurs parents. Nous allons voir un exemple où Lola s’adresse à tout le groupe de locuteurs arméniens et effectue une description (à propos d’un lieu de vacances). Dans sa description, elle n’utilise qu’un mot en arménien (tʒ'ɑmpɑ « chemin »), tout le reste est en français. Ensuite, nous voyons bien que les interventions de Martin et Anna (ses aînés) sont majoritairement en arménien :

La plupart du temps les jeunes s’expriment en français. Il s’agit de la langue qu’ils maîtrisent le mieux. Cette tendance est inversée chez leurs aînés, puisque même s’ils répondent en partie en français, ils reviennent presque systématiquement à l’arménien.