Aujourd’hui dans les écoles turques presque la majorité des élèves (98,4%) apprennent l’anglais (Genç, 2004, p.107). D’ailleurs son enseignement commence dès la quatrième année du primaire (CM1 en France) avec deux heurs de cours par semaine. Quant au français, seules les écoles francophones (2 à Izmir, 7 à Istanbul et 1 à Ankara) l’enseignent en tant que langue vivante 1 ; Dans les lycées turcs, et depuis l’année scolaire 97-98, dans les écoles de l’enseignement primaire à partir de la 6ème année (6ème du collège en France), la langue française est enseignée en tant que langue vivante 2. Mais, elle est largement devancée par l’allemand puisque cette langue est la plus choisie par les élèves en tant que seconde langue étrangère (Genç, 2004, p.110).

Au niveau de l’enseignement supérieur la situation est la même car les étudiants, ayant dans leur programme d’étude un cours de langue étrangère à leur choix mais limité généralement à l’anglais, l’allemand, le français, l’italien, l’espagnol ou le russe, préfèrent en général d’abord opter pour l’anglais, puis l’allemand, le français et les autres.

Cependant, malgré cette discrédité du français, la formation des enseignants de FLE dans les Facultés de Pédagogie continue comme il en est à l’Université Anadolu. Ainsi, alors qu’il existe un manque d’enseignants d’anglais langue étrangère, il y a une surabondance de professeurs de FLE. Ces derniers sont très peu recrutés par le Ministère de l’Education Nationale et une partie réussit à travailler généralement dans le tourisme, les entreprises françaises… Cette situation étant dès le début connue par les étudiants de FLE des Facultés de Pédagogie, futurs enseignants de FLE, leurs études commencent souvent avec un manque de motivation. Pourquoi choisissent-ils alors cette filière ? C’est à cette question que nous répondrons dans les paragraphes suivants après avoir présenté l’Université Anadolu et la Faculté de Pédagogie où les individus de notre échantillon d’étude suivent leur formation d’enseignant de FLE.