2.3. La Production Ecrite en Langue Etrangère

2.3.1. Les Difficultés de la Production Ecrite en Langue 2

En ce qui concerne les apprenants de langue 2 (L2), la complexité de l’écriture règne toujours à l’encontre de tout raisonnement qui entendrait cette tâche comme étant plus facile à réaliser en langue étrangère. En effet, il serait aisé de penser que ces apprenants acquièrent, gèrent plus facilement ce travail rédactionnel vu qu’ils possèdent déjà une base, un savoir-faire de l’écrit dans leur langue maternelle et vu que la production écrite en L2 fait appel au même processus de production. Les apprenants devraient donc être conscients des compétences, des savoir-faire qu’implique écrire et ceci devrait les conduire à concevoir la production écrite comme une activité simple, facile.

Or, comme le signale Alarcon (2001, p.4), « il ne faut pas oublier qu’il existe une différence dans la manière d’aborder l’étude de l’écriture en langue maternelle et en langue étrangère. Le natif connaît déjà sa langue quand il entre à l’école, il possède une compétence qui lui est très utile. ». Au contraire, le non-natif se trouve face à un système d’une langue inconnue, se sent par conséquent pour la plupart du temps démuni et sa tâche s’annonce plus ardue.

Par ailleurs Wolff (1996, p.110) affirme que même si l’apprenant de langue étrangère rencontre les mêmes problèmes que le locuteur natif, ce premier se trouve face à des difficultés supplémentaires :

  • Difficultés linguistiques, notamment sur le plan lexical ;
  • Difficultés à mettre en œuvre dans la langue seconde des stratégies de production textuelle pratiquement automatisées en L1 ;
  • Difficultés d’ordre socio-culturel, chaque langue ayant ses caractéristiques rhétoriques propre, que l’apprenant ne connaît pas.

Lorsque nous nous plaçons dans la visée cognitive, nous pouvons affirmer que ces difficultés supplémentaires énumérées par Wolff prennent place dans les deux catégories de connaissances suivantes (Tardif, 1997) :

  • Les connaissances déclaratives qui correspondent essentiellement à des connaissances théoriques, à des savoirs tels la connaissance de faits, de règles, de lois, de principes et qui permettent la mise en application des connaissances procédurales (p.48-49) ;
  • Les connaissances procédurales qui « correspondent au comment de l’action, aux étapes pour réaliser une action, à la procédure permettant la réalisation d’une action. » (p.50).

A la lumière de ces définitions, nous voyons bien que les difficultés concernant les stratégies de production textuelle, et par conséquent les processus de production écrite, puisque ces derniers ne sont nommées stratégies qu’une fois conscients chez le scripteur, font partie des connaissances dites procédurales ; Et, les difficultés linguistiques et socio-culturelles, font partie des connaissances déclaratives.

Cependant, lorsqu’il est question de production écrite, un autre domaine de connaissances déclaratives est mobilisé : il s’agit des connaissances référentielles (Alamargot & al., 2005, p.4). C’est pourquoi aux deux difficultés d’ordre déclaratif et à la difficulté relative aux connaissances procédurales annoncées par Wolff, nous ajouterons les connaissances référentielles en tant que quatrième difficulté rencontré par le scripteur de L2.

Dans la suite de notre travail, c’est ces quatre difficultés que nous tenterons d’exposer puis nous chercherons comment à y remédier.