3.1.1.2. La machine de Skinner : l’enseignement programmé

Ancêtre de l’Enseignement Assisté par Ordinateur (EAO), l’enseignement programmé (EP) élaboré par Skinner (psychologue américain), toujours selon la théorie béhavioriste, consiste en la mise en place de « contingences de renforcement susceptibles d’accroître la probabilité d’apparition de réponses adéquates » (Gaonac’h, 1987, p.21). Le renforcement (tel un “bravo”, une récompense, tel trouver la bonne réponse…) est ce qui augmente la probabilité du comportement, au contraire de la punition. Ainsi, pour qu’il y ait renforcement, il faut une réponse exacte.

Dans cet objectif, le contenu à enseigner est découpé en un maximum d’unité allant du plus simple au plus difficile afin que même les plus faibles réussissent. Il est question d’un enseignement pas à pas où chaque étape apporte une information, une règle nouvelles et indique la réponse que l’apprenant devait fournir à l’étape précédente : C’est « cette vérification immédiate [qui] correspond au principe de renforcement. » (ibid.).

La machine de Skinner, diminuant le délai entre la production et le renforcement, se composait d’un rouleau de papier sur lequel les questions étaient inscrites et que l’apprenant tournait à l’aide d’une molette au fur et à mesure de sa progression dans la leçon. « Il écrivait dans les cases prévues pour ses réponses, puis faisait avancer le rouleau pour obtenir la correction. » (Demaizière & Dubuisson, 1992, p.39). Si sa réponse était juste, il pouvait passer à la question suivante ; si non, il devait s’autocorriger. (Cf. Halgand, 2004 ; Antoniadis & al., 2006). Ces questions étaient des exercices structuraux : exercices répétitifs, telles les phrases à trous, servant à rebrasser les acquis, à consolider les structures toutes faites et créer des automatismes chez l’apprenant. .