3.2.1.2. Les logiciels d’aide à la mise en texte

« Les logiciels intervenant sur ce qui est le cœur de la production de texte sont les plus rares » (Mangenot, 1995, p.316) et le logiciel le plus répandu pour la mise en texte est le traitement de texte, tel Microsoft Word, qui permet de saisir un texte par l’intermédiaire du clavier, de le mettre en page sur l’écran, de l’éditer et de l’imprimer. Cependant de nombreuses recherches concernant cet usage du traitement de texte, réalisées dans le cadre de la L1 mais généralisable pour la L2 et dans le cadre de la L2, montrent dans l’ensemble que ses effets sur la mise en texte sont plus quantitatifs (longueur du texte) que qualitatifs (qualité du texte) :

• Bangert-Drowns (1983) & Phinney (1996, cités par Desmarais 1998) concluent qu’avec le traitement de texte les sujets écrivent plus longtemps, produisent des textes plus longs contenant davantage d’idées et qu’ils abordent l’écrit avec moins d’appréhension.
• Schramm (1989, cité par Desmarais, ibid.) note dans son étude une légère différence dans la qualité des productions des scripteurs utilisant le traitement de texte, une grande motivation pour l’écriture chez ces apprenants.
• Cochran-Smith (1989, cité par Crinon, 2000, p.49) conclut également que les élèves utilisant le traitement de texte produisent des textes plus longs mais comme Schramm il en conclut qu’il n’y a pas une grande amélioration dans la qualité des textes.
• Dalton & Hannafin (1987, cités par Crinon, ibid, p.50) montrent que le groupe expérimental n’écrit pas mieux que le groupe utilisant le papier-crayon.
• Bangert-Drowns (1993, cité par Crinon, ibid.) note de petits effets positifs en faveur du traitement de texte.
• Kaiser (1983, cité par Anderson, p.9-10) conclut que les élèves écrivent davantage avec le traitement de texte, les textes produits sont plus complexes et les élèves plus enthousiastes.

Ainsi, le traitement de texte ne semble pas présenter de gros avantages pour la production écrite sinon augmenter la motivation des apprenants. Par contre, la recherche de Bisaillon (1996, citée par Desmarais, 1998, p.78) montre que les résultats obtenus chez les scripteurs maîtrisant le processus rédactionnel sont meilleurs. Ceci signifierait donc, selon nous, que l’utilisation du traitement de texte est plus favorable chez les apprenants experts et que l’intervention de l’enseignant reste toujours primordiale puisque c’est lui qui guidera l’apprenant à l’acquisition de ce processus. Ceci soutient bien la problématique de notre recherche qui est d’intégrer l’ordinateur en classe de production écrite en prévoyant un dispositif permettant la présence de l’enseignant.