Les types de texte

Quel sera le type de texte à écrire ?

Le texte narratif :

Ce qui caractérise le texte narratif, c’est la présence d’au moins un personnage qui pose des actions dans le temps et l’espace.

La structure d’une narration s’articule généralement autour de cinq étapes : la situation initiale, l’élément déclencheur, les péripéties, le dénouement et la situation finale.

Focalisation : point de vue qui permet de préciser d’où et comment, dans une oeuvre littéraire, les faits, les personnages, les objets... sont perçus. Le narrateur peut être extérieur, intérieur ou être à un degré d'une focalisation zéro.

Lorsqu'un récit est fait en focalisation externe, le point de vue est situé à l'extérieur des personnages. Le récit , les description s sont donc opérés de l'extérieur. L' auteur ne peut pas faire part des sentiments, impressions, réflexions, intentions des personnages. Le narrateur ne raconte que ce qu’il voit et il découvre les lieux, les personnages, leurs actions en même temps que le lecteur.

Lorsqu'un récit est fait en focalisation interne, le point de vue est situé à l'intérieur d'un personnage . C'est à partir de lui que se font les description s et le récit . L' auteur peut faire part des sentiments, impressions, réflexions du personnage qui sert de point de vue. Dans cette situation, le narrateur en sait autant que le personnage . ( Ils peuvent d'ailleurs être confondus s'il s'agit d'une autobiographie ). Le narrateur est un personnage et ce qu’il sait de l’histoire et des autres personnages est limité à sa propre vision. Le récit est raconté à la première personne.

On parle de focalisation zéro (ou point de vue omniscient ) lorsque le narrateur sait tout, voit tout, connaît tout. Un narrateur omniscient est donc un narrateur qui connaît tout de ses personnage s, de leur passé, de leurs intentions, de leurs sentiments, de leur caractère, de leurs pensées etc. Il connait même les évènements futurs.

Devoir : Lisez les textes donnés et dites à quelle type de focalisation ils appartiennent.

TEXTE 1

Le petit prince, petit garçon venu de l’espace, visite les planètes voisines de la sienne :

La planète suivante était habitée par un buveur. Cette visite fut très courte mais elle plongea le petit prince dans une grande mélancolie :

— Que fais-tu là ? dit-il au buveur, qu’il trouva installé en silence devant une collection de bouteilles vides et une collection de bouteilles pleines.

— Je bois, répondit le buveur, d’un air lugubre.

— Pourquoi bois-tu ? lui demanda le petit prince.

— Pour oublier, répondit le buveur.

— Pour oublier quoi ? s’enquit le petit prince qui déjà le plaignait.

— Pour oublier que j’ai honte, avoua le buveur en baissant la tête.

— Honte de quoi ? s’informa le petit prince qui désirait le secourir.

— Honte de boire ! acheva le buveur qui s’enferma définitivement dans le silence.

Et le petit prince s’en fut, perplexe.

« Les grandes personnes sont décidément très très bizarres », se disait-il en lui-même durant le voyage.

Antoine de Saint Exupéry (1900 – 1944), Le petit prince, 1943.

TEXTE 2

— (...) Tout le monde sera gentil avec toi. On n’aura plus d’embêtements On n’fera plus de mal à personne, on n’volera plus personne.

Lennie dit :

— J’croyais que t’étais fâché avec moi, George.

— Non, dit George. Non, Lennie. J’suis pas fâché. J’ai jamais été fâché, et je le suis pas maintenant. Ça, c’est une chose dont j’veux que tu sois bien sûr.

Les voix se rapprochaient. George leva le revolver et écouta les voix.

Lennie supplia :

— Faisons-le tout de suite. Achetons la tout de suite, notre petite ferme.

— Mais oui, tout de suite. Je vais le faire. On va le faire tous les deux.

Et George leva le revolver, l’immobilisa et en approcha le canon tout contre la nuque de Lennie. Sa main tremblait violemment, mais, bientôt, son visage se figea et sa main se raffermit. Il pressa la gâchette. La détonation gravit les collines et en redescendit. Lennie eut un soubresaut, puis il s’affaissa doucement, la face dans le sable et il resta étendu sans le moindre frisson.

John Steinbeck (1902 – 1968), Des souris et des hommes, 1949.

TEXTE 3

Notre Grand-Mère est la mère de notre Mère. Avant de venir habiter chez elle, nous ne savions pas que notre Mère avait encore une mère.

Nous l’appelons Grand-Mère.

Les gens l’appellent la Sorcière.

Elle nous appelle « fils de chienne ».

Grand-Mère est petite et maigre. Elle a un fichu noir sur la tête. Ses habits sont gris foncé. Elle porte de vieux souliers militaires. Quand il fait beau, elle marche nu-pieds. Son visage est couvert de rides, de taches brunes et de verrues où poussent des poils. Elle n’a plus de dents, du moins plus de dents visibles.

Grand-Mère ne se lave jamais. Elle s’essuie la bouche avec le coin de son fichu quand elle a mangé ou quand elle a bu.

Grand-Mère ne se déshabille jamais. Nous avons regardé dans sa chambre le soir. Elle enlève une jupe, il y a une autre jupe dessous. Elle enlève son corsage, il y a un autre corsage dessous. Elle se couche comme ça. Elle n’enlève pas son fichu.

Grand-Mère parle peu. Sauf le soir. Le soir, elle prend une bouteille sur une étagère, elle boit directement au goulot. Bientôt, elle se met à parler une langue que nous ne connaissons pas. Ce n’est pas la langue que parlent les militaires étrangers, c’est une langue tout à fait différente.

Dans cette langue inconnue, Grand-Mère se pose des questions et elle y répond. Elle rit parfois, ou bien elle se fâche et elle crie. A la fin, presque toujours, elle se met à pleurer, elle va dans sa chambre en titubant, elle tombe sur son lit et nous l’entendons sangloter longuement dans la nuit.

Agota Kristof, Le grand cahier, 1988.

Schéma d'exploitation possible :

Exemple :

Il était minuit et demi et je rentrai chez moi en métro, après avoir passé la soirée avec des amis qui avaient organisé une fête pour mon anniversaire. Une demi-heure plus tard, la rame est arrivée dans ma station. Je me suis levée, je suis descendue sur le quai et j’ai quitté la station. La rue était déserte. Tout à coup, j’ai remarqué qu’un homme me suivait. J’ai pressé le pas. Lui aussi a pressé le pas. Il était derrière moi. Je me suis mise à courir et je suis arrivée devant ma porte. J’ai composé rapidement le code qui commandait l’ouverture. J’ai poussé la porte et j’allais la refermer quand l’homme l’a poussée brutalement et est entré. Là, il est venu vers moi et d’un ton menaçant m’a demandé : « Ton argent, et vite ! ». J’ai dit en tremblant et en pleurant que je n’avais pas d’argent, que j’étais une étudiante pas très riche et que c’était mon anniversaire. Lui, m’a regardée un moment et puis il a dit : « Bon eh bien, bon anniversaire », et il est parti.

Lisez le texte ci-dessus, dites de quel type de focalisation il est question puis complétez le schéma d’exploitation.

2. Le texte descriptif

Dans un texte descriptif, l’auteur indique comment est un objet, un paysage, un lieu, une atmosphère, un être, une action, un événement, une situation, un concept, une procédure, un processus, un fonctionnement.

Le sujet peut être décrit par l’énumération de ses propriétés, de ses qualités ou de ses parties. On peut aussi le situer dans le temps, dans l’espace ou en fonction d’autres éléments. Pour faire cette mise en relation, on peut avoir recours à des procédés tels que les comparaisons et les métaphores.

Exemple :

L’homme était debout devant Notre-Dame. Il était grand, mince et portait un grand chapeau qui cachait son visage. Une cape noire couvrait ses épaules et il tenait à la main une canne. Il était immobile. Derrière lui, la cathédrale dressait des deux tours vers le ciel de Paris. Haute et massive, elles étaient là depuis des siècles, témoin de tant d’histoires, de tant d’évènements, de tant de rencontres… Une femme est arrivée, elle a parlé à l’homme quelques instants et puis elle est repartie […]

3. Le texte argumentatif

Dans un texte argumentatif, l’auteur présente l’opinion qu’il veut défendre, soit sa thèse, et cherche à convaincre le destinataire de la justesse de ses idées. Il justifie son opinion à l’aide d’arguments, ou de preuves.

La structure d’un texte argumentatif requiert généralement plusieurs paragraphes. Dans l’introduction, on présente le sujet et, dans le développement, on expose les arguments, les contre-arguments et les conclusions secondaires. Pour finir, l’auteur reformule sa thèse et peut aussi élargir le débat.

Exemple :

Ecrasez votre cigarette avant qu’elle ne vous écrase ! En effet, une cigarette, c’est six minutes de vie en moins. Pourquoi ? Parce que la cigarette accélère les battements de votre cœur, qu’elle bouche vos vaisseaux, qu’elle encrasse vos poumons. Donc, si vous ne voulez pas voir partir votre vie en fumée, éteignez votre cigarette.

4. Le texte injonctif

Il est souvent assimilé aux textes explicatifs et descriptifs, la frontière est floue pour beaucoup…

Pourtant, on peut assez facilement le distinguer avec le tableau suivant :

Exemple.

Au moyen des vis que vous trouverez dans le sachet en plastique, assemblez-les quatre planches les unes aux autres. Poncez-les, peignez-les ; vous aurez une boîte à jouets ou une boîte pour ranger toutes sortes d’objets.
Prendre un bol et y mettre de la farine, du sucre et des œufs. Mélanger ces ingrédients et les battre. Verser la pâte obtenue dans un récipient en verre. Faire cuire le gâteau pendant une heure environ. Le sortir du four et le laisser refroidir.

5. Le texte informatif

L'objectif dominant de ce type de texte est celui d'apporter des connaissances. Il répond aux questions “Qu’est-ce que c’est ?”, Quoi ?”, “Pour qui ?”, “A qui ?”, “Comment ?”, “Pourquoi ? ».

Exemple :

La France compte actuellement un peu plus de soixante millions d’habitants, dont à peu près 6% d’étrangers. Globalement, la population française continue de s’accroître mais à un rythme de plus en plus lent. Cette évolution s’explique par la baisse de la natalité, par une diminution de l’immigration et par une mortalité stable. La proportion des moins de 20 ans ne cesse de diminuer depuis trente ans, alors que celle des plus de 60 ans s’est beaucoup accrue pendant cette période.
Comme tous les autres pays européens, la France vieillit.