1. Une topographie jeune et changeante

Le Sakurajima est composé de trois sommets alignés du nord au sud, le Kita-dake 北岳(« cratère nord » culminant à 1 117 m, inactif depuis 4 850 BP) le Naka-dake 中岳 (« cratère central ») et le cratère actif Minami-dake 南岳(« cratère sud », 1 040 m). L’édifice est un stratovolcan à laves andésitiques, parsemé de cônes parasites, et édifié à l’intérieur de la caldera d’Aira 姶良カルデラqu’on devine dans l’arrondi du nord de la baie de Kagoshima 鹿児島湾. Sa construction à commencé il y a environ 13000 ans, sur le mur sud de la caldera, elle même effondrée 10 000 ans plus tôt.

De nombreuses éruptions ont été consignées depuis le huitième siècle – probablement dès 708 ; la plus importante date de 1471-76. Pendant la période historique, la production de magma a été continue, et estimée entre 10 et 20 M t / an. Les éruptions connues sont de deux types, tantôt sommitales, tantôt latérales. Les plus grandes éruptions consignées dans les archives en 764, 1471, 1779, 1914 et 1946 ont toutes été des éruptions de flanc, débutant de façon plinienne, puis accompagnées de quantités de lave. Des nuées ardentes, des lahars, des éruptions sous-marines ont aussi eu lieu au cours de l’histoire. En 1779-1781 l’éruption fait plus de 150 morts, par les chutes de blocs, la lave et le tsunami dû à l’éruption sous marine voisine.

L’île a été rattachée à la rive orientale de la baie (大隅半島péninsule d’Ôsumi) par une coulée de lave en 1914, lors de l’éruption la plus forte qu’ait connue le Japon au XXe siècle. La dernière coulée de lave est ensuite sortie du flanc est du Minami-dake en mars 1946. L’île, dont les dimensions étaient de dix par huit kilomètres, soit quarante kilomètres de circonférence au XIXe siècle, a désormais une forme d’ellipse irrégulière étirée d’est en ouest, de 12,2 par 9,5 km, avec un périmètre de 52 km. Si le sommet était une destination classique pour les voyages de classe et les randonneurs dans la première moitié du XXe siècle, il a été interdit d’accès dans un rayon de deux kilomètres.

Unzen Fugen-dake désigne un ensemble volcanique édifié dans un graben qui tend à séparer Kyûshû en deux morceaux nord et sud. Le Fugen-dake était le sommet principal du massif, culminant à 1359 mètres, avant d’être supplanté par le Heisei Shinzan (平成新山« nouvelle montagne de l’ère Heisei », 1486 m). L’ancien Unzen, qui forme la bordure orientale, au centre de la presqu’île de Shimabara, a entre 200 et 500 000 ans. Les épanchements de laves et de pyroclastites anciennes ont formé un ensemble de moyennes montagnes arrondies, dont l’altitude oscille entre 800 et 900 m. L’érosion les a profondément usées et des vallées radiales rayonnent des flancs du massif vers les rivages de la presqu’île. Le « jeune » Unzen est en formation depuis 100 000 ans. Il regroupe les dômes qui sont alignés dans un axe est-ouest depuis le centre du massif jusqu’à la côte orientale. Les laves sont plus visqueuses qu’au Sakurajima, ce qui explique que ce soit une multitude de dômes et non une succession de coulées qui soient apparus au cours du temps. Les bas de pente sont empâtés par les dépôts éruptifs et surtout les débris d’avalanches qui se sont produites de manière récurrente dans l’histoire du volcan, donnant naissance à une topographie caractéristique de petites collines et de monticules (hummock). Ceux qui sont au pied du Mayu-yama (眉山, mont Mayu) sont visibles jusque dans la baie ou ils ont formé une multitude d’îlots et d’écueils.