2. Iô-jima

Son nom complet est Satsuma Iô-jima薩摩硫黄島, pour ne pas la confondre avec le terrain de la bataille mythique du Pacifique, mais elle sera simplement appelée Iô-jima dans la suite du texte. Elle est composée par la bordure émergée d’une caldera sous-marine d’une vingtaine de kilomètres de diamètre, qui émerge aussi sur l’île voisine de Take-shima 竹島. Vue de dessus, elle ressemble à un poisson de trois kilomètres sur six. Sa topographie permet d’isoler un dôme de rhyolite, l’Iô-dake硫黄岳, haut de 704 m et doté d’une activité fumerolienne vigoureuse, ainsi qu’un cône de scories basaltiques égueulé parfaitement conservé sous un taillis de bambous, l’Inamura-dake 稲村岳.

Carte 1-8 – Trois îles volcaniques ultra-périphériques
Carte 1-8 – Trois îles volcaniques ultra-périphériques

Source : Kishôchô (2005)

Photo 1-7 – Suwanose-jima
Photo 1-7 – Suwanose-jima

Photo M. Augendre (2005)

Photo 1-8 – Iô-jima
Photo 1-8 – Iô-jima

Photo M. Augendre (2005)

Photo 1-9 – Aoga-shima
Photo 1-9 – Aoga-shima

Photos M. Augendre (2006)

Ce volcan monogénique s’est formé il y a environ 4 000 ans, avant le dôme principal. Le rebord de la caldera s’avance en mer et offre une protection naturelle au village et au port, dont les eaux prennent une teinte rouille vif sous l’effet de l’hydrothermalisme (photo 1-8). Une éruption sous-marine a fait apparaître un nouvel îlot, Shôwa Iô-jima 昭和硫黄島, au nord-est de l’île.

Cette île est assez représentative du niveau de peuplement des volcans de l’archipel, même si les configurations varient. Grande de 11 km2, elle est éloignée d’une centaine de kilomètres de Kagoshima, d’où elle est accessible par bateau en trois heures et demie. Siebert et Simkin (2002- 85) indiquent qu’elle s’est formée à la suite d’une des plus grosses éruptions de l’Holocène86) qui a donné naissance à la caldera de Kikai, large de dix-neuf kilomètres, vers 6 300 avant notre ère. Le volcan reste parmi les plus actifs du pays, mais le peuplement n’excède pas cent cinquante habitants comme on l’a dit.

L’activité volcanique est surveillée par l’observatoire du Sakurajima. Sans qu’une intensification soit notable, l’émission de gaz au sommet se poursuit, au rythme d’environ 500 t/jour. En 1996 des séismes ont été ressentis, accompagnant l’ouverture de fissures sur le côté est du cratère.

Notes
85.

Le tiret indique l’actualisation permanente de ce catalogue des volcans actifs, en ligne depuis 2002 : http://www.volcano.si.edu/.

86.

Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) = 6.