2. De « l’homme qui plantait des arbres » aux engins télécommandés

L’homme qui plantait des arbres est une nouvelle de Giono écrite en 1953, qui raconte comment un berger aurait reboisé seul tout un versant pelé autour de Vergons, village des Alpes de Haute Provence – une région qui a connu des reboisements importants à partir de la fin du XIXe siècle, avec la RTM. Peu connue en France, cette fiction est en revanche devenue emblématique pour l’Association sabô (cf. infra), qui a envoyé une délégation en « pèlerinage » jusqu’à Vergons à l’occasion d’un séminaire au CEMAGREF de Grenoble, en (juin 2006). Les ingénieurs Japonais considèrent souvent les travaux alpins comme les « parents des sabô ». Pourtant, les origines de la protection contre les laves torrentielles dans l’archipel sont bien antérieures aux échanges avec les Européens. Et par la suite, la politique de protection s’est développée en mobilisant des moyens qui vont bien au-delà des réalisations existant dans les Alpes. Les sabô étant avant tout destinés à limiter les dégâts dus à l’érosion sédimentaire, ils constituent une pièce maitresse de l’aménagement des rivières, avant d’avoir été transposés en aval des volcans. Je vais donc devoir, dans cette partie, m’éloigner provisoirement du terrain d’étude pour mieux comprendre comment ces ouvrages sont apparus et quelle portée ils ont acquis depuis.