III. Le projet Fuji, un cas exceptionnel d’anticipation

Le mont Fuji est indubitablement à part dans le paysage volcanique Japonais. En sommeil depuis trois cents ans, point culminant du Japon (3 776 m.) il est aussi son plus vaste volcan, avec un diamètre basal de près de cinquante kilomètres, et surtout le plus mythique de tous. À travers l’archipel, plusieurs stratovolcans portent son nom, lorsque leur silhouette conique rappelle la splendeur de l’original, comme le Satsuma-Fuji (Kaimon-dake), le Tsugaru-Fuji (Iwaki-san) ou encore l’Ezo-Fuji (Yôtei-san).

Situé à cent kilomètres au sud-ouest de Tôkyô, le stratovolcan est surtout connu pour sa dernière éruption, au début du XVIIIe siècle. Sa localisation, en bordure de l’axe qui reliait les deux capitales, impériale (Kyôto) et politique (Edo-Tôkyô), et la couche de cendre qui atteignit Edo en 1707 (carte 6-2) expliquent que la dernière éruption soit abondamment décrite dans les archives. Ce chapitre présentera la construction du volcan et son activité historique, pour expliquer la réalisation d’un plan de prévention national entre 2001 et 2006.