II. Quand l’éruption dure, juste à côté

La coexistence ne serait-elle qu’incantatoire ?

Ne serait-elle qu’une vue de l’esprit, sans assise concrète ?

L’exemple du Sakurajima depuis 1955 et de Miyake-jima depuis 2000, qui connaissent une activité volcanique sub-permanente et une population directement exposée à proximité, démontrent cependant que la coexistence avec certains aléas est possible. On peut en analyser les modalités, sans perdre de vue que dans ces deux « îles » (le Sakurajima en était une jusqu’en 1914, même si la lave a changé la donne du côté oriental496) le niveau de vulnérabilité est plutôt bas : le Sakurajima fait administrativement partie de Kagoshima, la préfecture, et Miyake-jima est sous la tutelle de la puissante Tôkyô, même si elle en est éloignée. Ces efforts sont aussi à part car les éruptions les plus fréquentes sont aussi les moins intenses. Cette dernière condition est sans doute celle qui explique qu’il soit possible, parce que ces éruptions ne sont pas des cataclysmes quotidiens, de s’en accommoder et d’en tirer profit, de coexister.

Notes
496.

L’accès principal, face à Kagoshima, s’effectue toujours par bateau, mais la route nationale construite sur la coulée de 1914, qui longe la côte sud du volcan, permet désormais d’éviter le tour complet de la baie (une trentaine de kilomètres).