Conclusion

‘« Ce tour du monde nous avait rassasiés quant au nombre de volcans dont nous fîmes la connaissance […] mais m’avait donc laissé sur ma faim en ce qui regarde les éruptions. Il faut dire que les chances que l’on a d’en rencontrer sont réduites : sur les milliers de volcans qui jalonnent les grandes fractures terrestres, il y en a en effet moins d’une dizaine à se trouver en éruption de façon plus ou moins permanente. L’état normal d’un volcan, c’est le sommeil. »
Tazieff (1974), p. 50.’

Cette recherche me laisse pareillement rassasiée et sur ma faim tout à la fois…

En partant de l’exemple japonais, l’objectif premier de mon travail était de mieux comprendre comment le volcan – même en sommeil relatif –, après avoir imprimé sa marque dans les différents registres du paysage, contribue à l’organisation des territoires à toutes les échelles parce qu’il constitue un risque. Ce travail était aussi destiné à cerner le sens de la notion de coexistence, kyôson共存, utilisée tant par les riverains que par les gestionnaires et les experts du risque volcanique au Japon.

Le Japon possède une centaine de volcans actifs. Ceux-ci présentent des aléas variés et redoutables par la vitesse des processus en jeu comme leurs effets spatiaux, qui peut dépasser la proximité des cratères et s’exporter plusieurs dizaines, voire centaines de kilomètres au delà.

J’ai expliqué dans la première partie de la thèse qu’à ce niveau élevé d’aléa, dû à la position tectonique de l’archipel sur l’une des marges actives les plus compliquées de la planète, correspond une vulnérabilité plutôt basse à l’échelle nationale, en raison des faibles densités de peuplement qui caractérisent l’essentiel des espaces situés au pied des volcans. La concentration urbaine de la mégalopole et de ses têtes de ponts (Kagoshima) crée des conditions particulières aux environs du mont Fuji et du Sakurajima, qui ne sauraient refléter la majorité des situations régionales. Localement, le niveau d’exposition dépend de nombreux critères, que l’on pourrait résumer par le degré de contiguité (proximité, concentration) entre la source de l’aléa et les populations riveraines.

Malgré cette relative sécurité, la société japonaise a développé tout un ensemble de contre-mesures qui ont pris le parti du maximum, c'est-à-dire qu’elles visent d’une part à circonvenir les aléas en amont et dans les lits majeurs, par le biais d’ouvrages coûteux et sophistiqués de protection passive (sabô) et d’autre part que la principale précaution prise contre l’aléa correspond à la mise en place de plan d’évacuations, seule réelle alternative pour les populations menacées par une éruption. La deuxième partie de cette recherche montre à la fois ce penchant pour la surgestion, et l’absence apparemment paradoxale, dans le droit comme dans la cartographie du risque, de restrictions explicites d’occupation et d’utilisation du sol en territoire volcanique. Cette situation s’explique en partie par l’existence de deux réglementations connexes qui créent, de fait des zones tampons entre l’espace de danger et les espaces peuplés : les parcs naturels, dont les premiers sont créés pendant les années militaristes début XXe, exaltant l’esprit national ; les périmètres dédiés au sabô, autour des les lits torrentiels, à partir de la même période et surtout depuis la Haute Croissance (1955-1973). Au-delà de leur fonction de protection, ces derniers assurent conjointement des transferts de fonds des centres urbains vers des campagnes en cours de dépeuplement.

La troisième partie de la thèse explicite l’apparition, dans les dernières décennies, d’une nouvelle notion pour désigner la relation de la société japonaise au volcan, kyôson 共存, la « coexistence » ou encore kyôsei共生, la « symbiose ». Bien que le volcan japonais semble singulièrement absent de la mythologie ou du fait religieux traditionnel, les rapprochements entre les Japonais et leurs volcans se sont matérialisés de manière très concrète dans la sphère résidentielle (mitage au mont Asama), dans la sphère mémorielle (création de musées de plein air aux monts Usu et Unzen) comme dans la sphère économique (construction de terre-pleins industriels à Kagoshima).

Entre le temps long, sans mythèmes volcaniques, et le temps court de la coexistence avec le volcan, une temporalité intermédiaire vient donner une partie de leur légitimation aux représentations existantes. Elle explique la diffusion progressive d’images ou de discours en partie exogènes (influence chinoise, occidentale) et en partie construits localement, et qui ont donné naissance au statut sacralisé de la montagne, à la relation osmotique urbain / nature représentée, comme à la soi-disant petitesse du territoire national. La notion de coexistence n’est donc pas dénuée de fondements dans le Japon contemporain, en raison de la porosité des cultures et des transformations des représentations au cours du temps.

La présence de volcans actifs nombreux permet de distinguer plusieurs formes de coexistence, dont l’inscription peut se lire…

La dissémination des volcans à travers tout l’archipel permet également d’appréhender la différenciation régionale de l’exposition au risque et de dresser une typologie des territoires du risque volcanique :

En mettant en regard les catastrophes éruptives avec les autres catastrophes naturelles, il apparaît que l’intensité, le poids des dégâts, des victimes, autant que les budgets de mitigation, sont d’un ordre de grandeur bien inférieur aux valeurs qui caractérisent séismes et typhons. Depuis le 28 octobre 1891, date du premier daishinsai大震災, « grande catastrophe sismique » qui fait entre sept et huit mille victimes dans les environs de Nagoya, les catastrophes nationales sont d’abord des tremblements de terre : en 1923, 1946, 1995… Si le volcanisme a une valeur heuristique, ce n’est donc pas en termes de poids statistique, mais plutôt parce qu’il constitue un risque – alibi. Risque-facile (en partie), risque-spectacle, il est scénarisé pour faire la promotion des territoires, que ceux-ci soit mis en tourisme ou en défens, pour l’intérieur (les Japonais) comme pour l’extérieur (les Occidentaux).

La conception du risque « à la japonaise » pourrait bien se calquer de plus en plus sur ce qui se passe ailleurs, en matière de gestion, avec une « judiciarisation »541 croissante de la société… Inversement, les sabô, ouvrages de défense contre les aléas sédimentaires, restent sans égal quant à leur assiduité à bétonner les lits des torrents.

Assisterait-on à un renversement du leitmotiv de Meiji542, devenu désormais « technologie japonaise, esprit occidental » wasai yôkon和才洋魂 ?

Il est symptomatique que le nombre d’avocats au Japon, très faible surtout en province, connaisse une augmentation rapide – même si les chiffres (de l’ordre de 20 000543) restent loin des bataillons d’avocats américains (environ un million, soit plus de trois avocats pour mille habitants)

Il est tout autant symptomatique que le statut de victime (higaisha被害者) semble se renforcer. À ce titre, la tristement célèbre pollution au mercure de Minamata et ses suites, pourraient être lues comme la victoire progressive des victimes sur l’État et la direction de la firme Chisso, dont le président s’est finalement excusé front à terre, quarante ans après la découverte du premier patient en avril 1956544. La décision d’indemnisation finale fut ordonnée par l’État en 1996, après dix ans de déversements irresponsables, une reconnaissance tardive par le gouvernent en septembre 1968 et un premier procès de 1969 à 1973.

Le renforcement du poids des victimes peut être considéré comme le signe d’une diffusion en profondeur de l’américanisation, jusqu’alors passée d’abord par l’économie et des manifestations sociétales « superficielles », comme l’invasion des makudonarudo (« McDo ») ou la banalisation des konbini (« convinience stores »). Il est très probable que le réveil environnemental des années soixante, aux Etats-Unis comme en Europe, ait fini par peser sur l’opinion publique et sur le gouvernement japonais, qui est sorti de son attitude attentiste pour imposer le règlement définitif de l’affaire. Cette analyse diverge largement – sans pour autant la contredire – de celle du sociologue Paul Jobin. Dans sa thèse (2001)545, c’est le prisme de la renaissance du syndicalisme, à l’échelon du seul Japon, qui fonde l’analyse de la mobilisation des malades et la montée des mouvements anti-pollution.

L’approche systémique a été féconde en travaux permettant une meilleure compréhension de la relation entre risques et territoires. Bien que ces recherches aient donné une assise à ma réflexion, j’ai pris le double parti d’une approche analytique, basée sur le seul risque volcanique, et d’une étude de cas régionale, pour comprendre les relations risque – paysage – territoire. En effet, l’acuité démonstrative de l’aléa éruptif permet de réarticuler l’intégralité des éléments du système et de son fonctionnement, tant sur plan matériel, social, qu’idéel. Quant au choix d’un terrain éloigné, il a permis de faire apparaître des écueils de l’analyse des risques :

Dans la perspective d’un comparatisme entre différentes sociétés, le sociocentrisme pourrait être défini comme l’équivalent socio-spatial de l’actualisme (voir page suivante). Il correspondrait au biais qui fait étudier les autres sociétés et cultures avec les catégories de la sienne propre, avec les valeurs de son groupe d’appartenance. Dans le cadre de l’interface nature-société occidentale, la notion a été définie par Catherine et Raphaël Larrère comme « le rapport entre l’homme et son milieu [qui] se comprend en prenant la société comme centre »546, la « façon de résorber la nature à l’intérieur de notre société que nous proposons d’appeler le sociocentrisme »547. Les auteurs stigmatisent le regard moral de la société entière porté sur la nature : « c’est de l’intérieur de la société que nous appréhendons la nature »548.

Le sociocentrisme serait un danger pour la compréhension des phénomènes, parce qu’il nous cache les aspects matériels et territoriaux du risque en le transformant en objet purement social et représenté, parce qu’il renvoie les phénomènes naturels au rang d’accessoires. Dans la thèse, le choix d’un terrain lointain et l’effort pour accorder de l’attention aux éléments non humains et à leur influence directe avait pour but de prendre du recul vis à vis des cadres d’analyse habituels. Une fois entrée « en connivence », pour reprendre une expression de Joël Bonnemaison549, avec un terrain étranger à ma culture, et au stade ultime de cette recherche, rien ne prouve définitivement, cependant, que la grille de lecture que j’ai proposée ici, même étayée par un corpus bibliographique, soit totalement exempte de biais et d’influences subjectives et collectives... Au contraire, comme le pose Myriam Houssay-Holzschuch en partant de son expérience sud-africaine :

‘« La pratique du terrain dans des aires culturelles différentes de celle dont est originaire le chercheur permet d’interroger nos pratiques, nos présupposés, nos idéologies même dans la mesure où le prisme de la distance – à la fois physique et culturelle – agit comme catalyseur et comme révélateur. En d’autres termes, cette distance agit doublement, en dévoilant l’identité du chercheur comme individu social et politique et en conditionnant les résultats qu’il obtient. »
Myriam Houssay-Holzschuch (2008), p. 181’

Kyôson, la coexistence est une notion polysémique, qui s’exprime dans trois registres complémentaires au Japon. Matériellement, la coexistence correspond à une exposition au danger, puisque elle signifie coprésence (vivre dans le territoire volcanique). Socialement, coexister signifie s’adapter au risque, en dépassant la « gestion de crise » dans l’urgence, grâce à la prévention (exister avec le volcan et en tirer profit, tout en prenant ses précautions). Enfin, culturellement, elle met en actes les philosophies héritées du monde chinois (taoïsme et bouddhisme), qui prônent la vie brute, éphémère et précaire, dans une nature qui « tourne d’elle-même » (shogyô mujô諸行無常 : l’évanescence de toute chose, la transformation perpétuelle).

La notion de coexistence, valide à condition d’en soustraire les temps d’éruption, a émergé plus tard que la pratique elle-même, grosso modo à la même époque au Japon que la notion d’adaptation ou encore celle de résilience. La première, hissée au rang de paradigme par le géographe Gilbert F. White550 (1911-2006), correspondrait à une capacité d’adaptation aux dommages, tout en tirant profits des opportunités. White a mis en avant les effets pervers de la protection, et le risque de sur-catastrophe causé par les représentations inappropriées des gestionnaires (illusion de contrôle) comme des riverains (illusion d’être protégé). La seconde, formulée par l’écologue Crawford Holling551, est détournée de la physique des matériaux et transposée dans le domaine de la psychologie, de l’écologie ou de la gestion des risques. Elle désigne la capacité à digérer, cicatriser et tirer profit d’une catastrophe.

Cette parenté permet de relativiser la portée du facteur culturel, sans chercher à lui ôter son influence directe. En réalité, « aborder les aires culturelles ne signifie pas s’en tenir aux seuls facteurs culturels comme explicatifs des situations géographiques, ni ignorer les ambigüités de l’expression ; encore moins en rester à une vision européocentriste du monde »552.

Encore appelé uniformitarisme ou « principe des causes actuelles », l’actualisme est un fondement de la géologie moderne, formalisé par James Hutton (1726-1797) puis Charles Lyell (1797-1875). Ces deux géologues britanniques postulent que les forces géodynamiques à l’œuvre sont celles qui ont façonné la terre dans le temps long, qu’elles s’équilibrent, sont constantes, continues ou cycliques. Cette position vient contester la vision catastrophiste de l’évolution, qui, à la manière de nombreux récits cosmogoniques, place dans des ruptures brutales et des bifurcations définitives l’origine de l’état présent (Espèces décimées, cités englouties, etc.). L’existence manifestée de ruptures, de situations provisoires ou éphémères, de transformations radicales sont avérées, et ont depuis conduit à réviser, en la relativisant, cette théorie par ailleurs globalement admise.

Il est plus difficile de l’assumer une fois transposée à l’analyse des temporalités du risque. Le rapport au risque et au volcan observé localement au Japon rappelle beaucoup les relations pré-modernes au cours d’eau en Occident (XVIIIe), lorsque les rives du fleuve étaient lieu de toutes les prises de risques, que l’aléa n’était pas pensé comme un agent extérieur au système553 mais intégré au territoire comme une donnée parmi d’autres, avec laquelle il faut composer et s’ajuster. Meschinet de Richemond et Reghezza (travaux à paraître, communiqués gracieusement) montrent que l’organisation des terroirs et des systèmes productifs d’alors en tient compte.

En partant de cette confrontation entre territoire actuel et territoire passé, il conviendrait de discuter de la pertinence d’une grille d’analyse actualiste plaquée sur l’étude de faits anciens. Il devient tentant, consciemment ou non, d’ancrer dans le temps long et d’apporter une légitimité d’ordre généalogique à des modes de fonctionnements qui sont, en réalité, apparus récemment. Plusieurs faits historiques, comme la lutte contre l’érosion sur les pentes des volcans ou la création de parcs naturels, lus à l’aune de notre « société du risque » pourraient être interprétés comme des mesures gestionnaires, ce que tend à faire Totman pour les rivières de l’époque d’Edo554 .

Bien que je n’aie pu m’investir sur la question du temps long dans ma thèse, pour des raisons évoquées en introduction – la cohérence conjoncturelle du cadre d’étude – mais aussi en raison des difficultés d’accès aux sources anciennes, il conviendrait d’intégrer une perspective plus longue à l’analyse territoriale pour valider la transférabilité du modèle contemporain. Il deviendrait alors possible, soit de replacer ce modèle dans la durée, soit de montrer la nouveauté de la situation actuelle, au lieu de l’enraciner à une époque ou l’idée de risque n’avait pas cristallisé comme aujourd’hui.

Morris Suzuki (1991) a montré combien le décalage peut être grand entre l’interprétation occidentale du rapport des Japonais à la nature (pensé comme étant aux antipodes de la conception occidentale avant la restauration meijienne) et la réalité utilitariste qui apparaît dans les textes japonais dès le XVIIe siècle, avec l’idée que la nature propose mais que l’homme en dispose. La grille de lecture choisie peut donc transformer radicalement l’interprétation du rapport à la nature – dans le cas du risque, oblitérer la réalité de son inscription dans le paysage et le territoire.

L’ensemble des organisations et des interactions analysées tout au long de ce travail pourraient se résumer par la figure 4. Ce croquis synthétique représente, sous la forme de cylindres emboîtés, les relations entre l’esprit (les représentations individuelles – peu abordées dans le cadre de ce travail – et collectives), représentées par le cylindre étroit et haut qui émerge au dessus des deux autres, la société, dans sa composante gestionnaire, faite de jeux d’acteurs, composée par le cylindre intermédiaire, et la nature, qui constitue le cylindre basal, large et bas, entourant les deux autres. L’emboîtement scalaire permettait difficilement d’inclure les temporalités de façon explicite.

Figure 5 – les relations nature – société – représentations
Figure 5 – les relations nature – société – représentations

Au terme de cette recherche, plusieurs pistes de travail se dessinent, selon un axe informatif, comparatiste et conceptuel :

J’espère que cette étude pourra contribuer aux réflexions sur l’insertion du risque dans le territoire, aux interfaces entre la nature, la société et les représentations. J’espère aussi avoir pu, même de manière insuffisamment approfondie, même avec des imperfections, montrer qu’il est possible de gommer les clivages intra-disciplinaires pour faire, simplement, de la Géographie tout court.

Notes
541.

Un néologisme révélateur d’une obsession de la justice, mais aussi du soupçon et de la (dé-) responsabilité.

542.

Cf. supra p.157.

543.

D’après le livre blanc des avocats de 2006 (Bengoshi hakusho 2006 nen han 弁護士 白書 2006年版), il y avait 16 000 avocats en 1996, (en moyenne un avocat pour 21 000 habitants en province mais un pour 1 500 à Tôkyô, qui concentre près de la moitié de l’effectif). Le nombre à grimpé de près de 40 % en dix ans : en 2005 il y a 22 000 avocats dont 48,5% à Tôkyô et 13,5% à Ôsaka. Okinawa, malgré son éloignement de la mégalopole, possède un des taux d’encadrement les plus élevés de l’archipel, juste derrière Tôkyô et Ôsaka. La présence américaine (environ 25 000 hommes) en est vraisemblablement à l’origine, sans qu’il soit possible d’affirmer que les chiffres procèdent d’une américanisation de la gestion de conflits ou des fortes frictions qui existent entre la population civile locale et les marines.

544.

D’autres cas plus précoces encore furent attestés par la suite.

545.

Un nouvel esprit du syndicalisme ouvrier : conflit et reconnaissance autour des maladies industrielles dans le Japon contemporain, Thèse de doctorat, EHESS, 526 p. Voir aussi l’ouvrage du neuropsychiatre Harada Masazumi 原田 正純 (1972) Minamata byô 水俣病, Iwanami Shoten, Tôkyô (Traduit en anglais par Tsushima S et George T.S. (2004) sous le titre Minamata disease, 216 p.).

546.

Larrère C. et Larrère R. (1994), p. 260

547.

Larrère C. et Larrère R. (1997), p. 12

548.

Ibid.

549.

Cité dans Sanjuan (2008), p.7

550.

White, G.F. (1945) : Human Adjustment to Floods. Department of Geography Research Paper n° 29. Chicago, the University of Chicago, 226 p.

551.

Holling C. S. (1973) : "Resilience and stability of ecological systems", in : Annual Review of Ecology and Systematics. Vol 4, p. 1-23.

552.

Chaléard (2008), p. 233.

553.

Pigeon (2005), et supra figure 4 p. 221.

554.

Totman (1992), cf. supra p. 154 sq.