Première partie : un nouveau durcissement en matière de politique pénale ?

‘Everybody thinks our system is becoming soft and wimpish.
In point of fact, it’s one of the most punitive systems in the world.
Lord Bingham, 20021

Au cours de ces dernières années il est devenu courant, chez certains universitaires, juges ou groupes de pression, de parler d’un nouveau durcissement en matière de politique pénale britannique, ce que l’on appelle la new punitiveness en anglais. Déjà, en 1998, Lord Bingham, l’ancien Lord Chief Justice (le plus haut magistrat de la Haute Cour de Justice en Grande-Bretagne), faisait allusion à « a rising tide of punitiveness »2 en Angleterre, et le concept a depuis fait l’objet de nombreuses recherches académiques3. Cependant, en dehors du milieu universitaire, c’est une tout autre histoire que l’on entend. En jetant un coup d’œil rapide à la presse populaire britannique, on serait tenté de croire que l’Angleterre est sur le point de sombrer dans le chaos moral, faute de fermeté en matière pénale. Déjà, en 1993, ce discours a été adopté suite au meurtre de James Bulger, un petit garçon de deux ans, par deux jeunes âgés de dix ans4. La presse populaire a présenté l’événement comme un symbole de la désintégration sociale de la société britannique dans laquelle même les enfants sont perçus comme étant capables des actes les plus atroces5. Ce point de vue a été repris par John Major, alors Premier Ministre, et par Tony Blair, ministre de l’Intérieur du Cabinet fantôme. Major a lancé un appel pour une « croisade contre la criminalité » ; Blair a déploré « la descente dans le chaos moral »6. Plus récemment, un tollé public a éclaté en juin 2006, après que certaines peines dites « indulgentes » ont attiré l’attention des médias. Le cas de Craig Sweeney, un ancien condamné pour délinquance sexuelle qui a enlevé et fait subir des sévices sexuels à un enfant de trois ans, a fait la une de quasiment tous les journaux britanniques. D’après la presse populaire, le juge lui aurait infligé une peine d’incarcération de cinq ans seulement, alors qu’en réalité celle-ci ne représentait qu’une peine minimale à l’issue de laquelle Sweeney ne serait libéré qu’à la condition de ne plus constituer un risque pour le public. Néanmoins, le quotidien populaire The Sun s’est servi de son cas pour poursuivre sa campagne exigeant le renvoi des juges qu’il considère indulgents à l’égard des « meurtriers, violeurs, ceux qui font subir des sévices sexuels aux enfants et tout autre criminel violent ». Sous le titre « We Demand Real Justice », The Sun a publié les photos de dix juges, accompagnées de détails concernant leurs peines « laxistes »7. John Reid, ministre britannique de l’Intérieur, est entré dans la bataille, remarquant publiquement que la peine de Sweeney était « unduly lenient » (excessivement légère) et qu’il écrirait à l’Attorney General pour lui demander de renvoyer l’affaire en cour d’appel8. Ce n’est pourtant pas la première fois que les membres du gouvernement Blair soutiennent la presse populaire dans ses critiques du système de justice pénale. Tony Blair lui-même9, de même qu’un certain nombre de documents officiels10, affirment l’existence d’un justice gap, c’est-à-dire d’une disparité entre le taux de criminalité et le taux d’élucidation, problème auquel on pourrait faire face en créant des peines plus sévères.

D’autres critiques du prétendu laxisme du système de justice britannique proviennent notamment du groupe de réflexion CIVITAS : The Institute for the Study of Civil Society (L’institut d’étude de la société civile). Il se dit politiquement non-partisan, mais il est toutefois associé à certains sociologues conservateurs, dont le plus célèbre est l’américain Charles Murray. Ce dernier, dans Simple Justice, un livre publié par CIVITAS, fait également allusion au justice gap, notant « the depressing clear-up rates for serious crimes »11. Pour lui, cela se traduit par un taux d’incarcération très bas en Angleterre par rapport au taux de criminalité et il recommande qu’on envoie plus de délinquants en prison12. Dans un autre livre publié par CIVITAS, David Green, Emma Grove et Nadia Martin estiment qu’en dépit du fait que la Grande-Bretagne ait plus de détenus que n’importe quel autre pays européen, la prison y est « sous-utilisée » étant donné que le taux de criminalité est très élevé13.

Certains considèrent qu’il est impossible de fournir une interprétation univoque de la politique pénale du New Labour, avançant qu’elle peut se révéler aussi bien progressiste que punitive. Par exemple, Neil Davie postule que, comme Janus, sa politique regarde dans deux directions à la fois : vers la répression et vers la dissuasion, la responsabilisation des parents et la réparation14. Michael Cavadino, Iain Crow et James Dignan postulent que l’administration néo-travailliste a adopté une approche mixte de la politique pénale qui mélange plusieurs stratégies différentes : une première, très punitive, qui s’appuie surtout sur l’incarcération, une seconde qui favorise le management du problème de la criminalité par les moyens les plus efficaces et économiques, et une dernière qui privilège la protection des droits de l’homme15. D’ailleurs, le New Labour se dit en faveur d’une politique fondée sur des faits observés, ce qui s’oppose aux politiques pénales extrêmement punitives qui sont plus souvent fondées sur les notions de « bon sens » et qui représentent une réponse fortement émotionnelle. Dans la mesure où elle adopte en pratique ces deux types de politiques, elle est qualifiée de schizophrène16. Certains commentateurs notent que la politique pénale actuelle ne peut pas être considérée comme uniformément punitive en raison des mesures positives que l’administration néo-travailliste a adoptées dans ce domaine : la promulgation en 1998 de la loi sur les droits de l’homme (The Human Rights Act) par laquelle le droit britannique a intégré la Convention européenne des Droits de l’Homme ; les réformes policières qui ont été adoptées dans le sillage de l’enquête Macpherson17 ; et la création du Youth Justice Board, une autorité administrative indépendante chargée des jeunes délinquants18. Le criminologue britannique, Roger Matthews, citant ces développements, constate que l’idée de punitivité est un mythe en ce qui concerne le Royaume-Uni contemporain19. Neil Hutton de l’université de Strathclyde semble partager ce point de vue, considérant que la réalité est plus complexe, les attitudes punitives coexistant avec des attitudes plus rationnelles et réfléchies20.

Ceux qui s’intéressent à l’histoire pénale pourraient être tentés de soutenir les opposants à la thèse de la new punitiveness. En effet, le sort du délinquant s’est tout de même amélioré depuis le XVIIIe siècle. D’abord, on ne le pend plus, la dernière pendaison au Royaume-Uni ayant eu lieu en 1964. Mais bien qu’il ait existé plus de 200 infractions capitales à la fin du XVIIIe siècle21, le climat de l’époque était en réalité moins punitif qu’on pourrait être amené à le penser : du fait de la pratique dite du « privilège du clergé » et de la mansuétude des juges et des jurés22, il y a eu tout au long de cette période (du milieu du XVIIIe au milieu du XIXe siècle) un large écart entre le nombre de peines prononcées par les tribunaux et le nombre d’exécutions réellement infligées23. De même, on a tendance à critiquer les conditions de détention contemporaines pour leur indulgence par rapport au passé. Certes, les conditions se sont beaucoup améliorées depuis l’époque où John Howard, le célèbre réformateur pénal, visita les prisons britanniques et dénonça les maladies, le froid, la mauvaise qualité de la nourriture, la ventilation inadéquate et le manque d’installations sanitaires24 qui représentaient une menace constante pour les détenus et pour tous ceux qui travaillaient au sein des institutions carcérales. Pourtant, à cette époque il est possible de déceler une forme d’« indulgence » envers une petite minorité des détenus : ceux qui en avaient les moyens financiers pouvaient obtenir un degré relatif de confort (par exemple, des chambres à part comparativement plus luxueuses25), être exemptés des pires excès du châtiment (comme avoir des fers plus légers ou plus d’entraves du tout26) et même continuer à organiser leurs vies comme ils le souhaitaient27. Il y avait peu de contraintes à leur vie sociale : la Fleet – la prison pour débiteurs la plus importante de Londres – avait également la réputation d’être la plus grande maison close de la ville28 !

Néanmoins, peu de prisonniers bénéficiaient de ces conforts et il est indéniable que les conditions de détention sont aujourd’hui plus saines : l’hygiène s’est beaucoup améliorée (notamment depuis la suppression progressive, entre le début des années 1990 et le début des années 2000, de la pratique de vider sa tinette), le châtiment corporel a été officiellement supprimé en 1962, et les détenus ont beaucoup de temps libre, ce qui leur permet de regarder la télévision dans leurs cellules (symbole de luxe du point de vue de la presse populaire29). Pourtant, cette dernière caractéristique ne représente pas forcément un progrès : elle pourrait masquer le manque d’activité constructive offerte aux détenus, notamment la formation qui leur permettrait de trouver un emploi à leur libération. En effet, le rapport d’une commission d’enquête de la Chambre des communes, publié en 2005, indique que la moitié des détenus n’ont pas les compétences nécessaires à 96 % des emplois30 et que l’éducation des détenus n’est pas une priorité pour le gouvernement britannique depuis des décennies31. D’après Anne Owers, l’inspectrice des prisons en Angleterre et au pays de Galles, « Time out of cell, and engagement in genuinely purposeful activity, remains poor in most local prisons »32. On peut citer l’exemple de la prison de Bristol, où 60 % des détenus passaient autour de 22 heures par jour enfermés dans leurs cellules et seulement 12 % d’entre eux bénéficiaient d’une forme d’éducation33. D’après Pratt et al. cette tendance représente une rupture avec le passé récent, période pendant laquelle on cherchait à dresser le détenu et à le rendre productif, et un retour aux formes de châtiment pré-modernes34, arbitraires et disproportionnés : « From being a space wherein the reclamation of the evil and the fallen could be attempted, such punishments suggest interventions where no improvement is sought or expected from the inmate35. » De ce point de vue, on verra plus loin que l’histoire pénale pourrait confirmer la thèse de la new punitiveness au lieu de la contredire.

Le but de cette première partie sera d’évaluer la validité de la thèse de la new punitiveness à travers l’étude de ses principales manifestations dans la Grande-Bretagne du New Labour : l’expansionnisme pénal, le durcissement des peines et l’exclusion du délinquant. Il faut pourtant noter que cette nouvelle punitivité antidate l’arrivée au pouvoir des néo-travaillistes. En effet, pour la plupart des commentateurs, le tournant punitif date de 1993. Selon Andrew Ashworth, l’un des professeurs de droit pénal les plus respectés d’Angleterre, ce tournant est illustrée de façon très claire par le changement de politique au sein du ministère de l’Intérieur, dont témoigne le renversement complet entre la déclaration du rapport officiel de 1990, Crime, Justice and Protecting the Public, que la prison « can be an expensive way of making bad people worse »36 et celle de l’ancien ministre de l’Intérieur, Michael Howard, lors de la conférence annuelle du Parti conservateur de 1993, que « la prison marche »37. Cela ne veut pas dire pour autant que la politique pénale néo-travailliste n’est qu’une simple continuation de celle du dernier gouvernement conservateur. Nous verrons plus loin qu’elle est distincte et fortement ancrée dans le contexte de l’économie politique particulière qui est propre au New Labour. D’ailleurs, dans notre troisième chapitre nous démontrons que la punitivité n’est pas apparue du jour au lendemain mais qu’il a fallu une certaine période de temps afin de préparer le terrain pour un tel changement de politique.

Notes
1.

« Tout le monde croit que notre système devient laxiste et timoré. En réalité, c’est l’un des systèmes les plus punitifs au monde. » Cité par Boris Johnston, « Top Judge », The Spectator [en ligne], 25 mai 2002. Disponible sur : http://www.spectator.co.uk/archive/features/10024/part_ 2/top-judge.thtml [page consultée le 30 avril 2007].

2.

« […] une vague croissante de punitivité » , in Andrew Rutherford, « A Presence to be Reckoned With : Profile of Lord Bingham », New Law Journal,1998, p. 725.

3.

Voir par exemple, John Pratt, David Brown, Mark Brown, Simon Hallsworth et Wayne Morrison (éds.), The New Punitiveness : Trends, theories, perspectives,Cullompton, Willan Publishing, 2005 ; Anthony Bottoms, « The Philosophy and Politics of Punishment and Sentencing », dans Chris Clarkson et Rod Morgan (éds.), The Politics of Sentencing Reform, Oxford, Clarendon Press, 1995 ; Barry Goldson, « New Punitiveness : The Politics of Child Incarceration », dans John Muncie, Gordon Hughes et Eugene McLaughlin (éds.), Youth Justice : Critical Readings,Londres, Sage, 2002.

4.

Voir infra., p. 241.

5.

Colin Hay, « Mobilization Through Interpellation : James Bulger, Juvenile Crime and the Construction of a Moral Panic », Social Legal Studies, 1995, vol. 4, n° 2 : 197-223.

6.

Deena Haydon et Phil Scraton, « ‘Condemn a Little More, Understand a Little Less’ : The Political Context and Rights’ Implications of the Domestic and European Rulings in the Venables-Thompson Case », Journal of Law and Society, 2000, vol. 27, n° 3, p. 426.

7.

« We Demand Real Justice », The Sun [en ligne], 26 janvier 2006. Disponible sur : http://www.thesun.co.uk/article/0,,2-2006270130,00.html [page consultée le 30 avril 2007].

8.

Richard Ford et Frances Gibb, « Outcry at 5-year sentence for paedophile who abused girl », The Times [en ligne],13 juin 2006. Disponible sur : http://www.timesonline.co.uk/article/0,,2-2222623_2,00.html [page consultée le 30 avril 2007].

9.

Par exemple, Tony Blair, « Re-balancing the criminal justice system » [en ligne], discours prononcé le 18 juin 2002. Disponible sur : http://www.pm.gov.uk/output/Page1717.asp [page consultée le 30 avril 2007].

10.

Par exemple, Crown Prosecution Service, Narrowing the Justice Gap [en ligne]. Disponible sur : http://www.cps.gov.uk/publications/prosecution/justicegap.html [page consultée le 30 avril 2007].

11.

« […] la diminution (qui laisse à désirer) du taux d’élucidation des crimes graves », in Charles Murray, Simple Justice,Londres, CIVITAS, 2005, p. 27.

12.

Ibid.,pp. 27-28.

13.

David G. Green, Emma Grove et Nadia A. Martin, Crime and Civil Society [en ligne],Londres, CIVITAS, 2005, pp. 1-2. Disponible sur : http://www.civitas.org.uk/pdf/cs36.pdf [page consultée le 30 avril 2007].

14.

Neil Davie, « Nouveau parti de l’ordre ? New Labour et la criminalité », dans Timothy Whitton (dir.), Le New Labour : rupture ou continuité ?, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2000, pp. 213.

15.

Michael Cavadino, Iain Crow et James Dignan, Criminal Justice 2000 : Strategies for a New Century, Winchester, Waterside Press, 1999.

16.

Michael Tonry, Punishment and Politics : Evidence and Emulation in the Making of English Crime Control Policy,Cullompton, Willan Publishing, 2004, pp. 1-23.

17.

Voir supra., pp. 50-51n.

18.

Terence Morris, « Crime and Penal Policy », dans Anthony Seldon (éd.), The Blair Effect, Londres, Little, Brown Book Group, 2001.

19.

Roger Matthews, « The Myth of Punitiveness »,Theoretical Criminology,2005, vol. 9, n° 2: 175-201.

20.

Neil Hutton, « Beyond Populist Punitiveness ? », Punishment and Society,2005, vol. 7, n° 3 : 243-258.

21.

J.J. Tobias, Crime and Industrial Society in the 19 th Century, Londres, Batsford, 1967, p. 199.

22.

John Briggs, Christopher Harrison, Angus McInnes, David Vincent, Crime and Punishment in England : An Introductory History,Londres, UCL Press, 1996, pp. 74-75.

23.

Clive Emsley, Crime and Society in England, 1750-1900,Londres, Longman, 1996,p. 252.

24.

John Howard, The State of Prisons in England and Wales Londres, The Howard League, 1971 [1777] ; voir également, Christopher Harding, Bill Hines, Richard Ireland et Philip Rawlings, Imprisonment in England and Wales : A Concise History, Londres, Crook Helm, 1985, pp. 42-43.

25.

Ibid.,p. 39.

26.

Sean McConville, A History of English Prison Administration. Volume I : 1750-1877, Londres, Routledge and Kegan Paul, 1981, p. 10.

27.

  Ibid.,p. 15.

28.

Michael Ignatieff, A Just Measure of Pain : The Penitentiary in the Industrial Revolution, 1750-1850, Londres, Macmillan, 1978, p. 30.

29.

Melanie Philips, célèbre journaliste conservatrice du Daily Mail s’est servi de l’exemple de la mise à disposition de télévisions dans chaque cellule de la nouvelle aile de la prison de Frankland à Durham pour soutenir son affirmation que « the idea of austerity seems to have been abandoned altogether » (« l’idée d’austérité semble avoir été complètement écartée au sein des prisons britanniques »). Melanie Philips, « Jailhouse Madness », The Daily Mail [en ligne],28 avril 2004. Disponible sur : http://www.dailymail.co.uk/pages/live/articles/columnists/columnists.html? in_article_id=259517&in_page_id=1772&in_author_id=256 [page consultée le 30 avril 2007].

30.

House of Commons Education and Skills Committee, Prison Education [en ligne], HC 114-1, mars 2005, p. 20. Disponible sur : http://www.publications.parliament.uk/pa/cm200405/cmselect/
cmeduski/114/114i.pdf [page consultée le 30 avril 2007].

31.

Ibid.,p. 13.

32.

« Le temps hors cellule dédié à une véritable activité de formation reste insuffisant dans la plupart des maisons d’arrêt. » In Anne Owers, Annual Report of HM Chief Inspector of Prisons for England and Wales 2004-2005 [en ligne], HC 883, 2005, p. 42. Disponible sur : http://www.official-documents.gov.uk/document/hc0506/hc08/0883/0883.pdf [page consultée le 30 avril 2007].

33.

Ibid.

34.

Par l’expression « pré-moderne », Pratt et al. veulent entendre des châtiments qui sont antérieurs à l’âge des Lumières et qui avaient pour but principal le châtiment pur et simple.

35.

« Au lieu d’être un procédé qui permettrait d’amender les malfaiteurs et les marginaux, l’application de telles peines suggère qu’on ne vise ni n’attend l’amélioration du détenu. » In Pratt et al., op. cit.,pp. xii-xiii.

36.

« […] peut s’avérer un moyen extrêmement coûteux de rendre pires encore de mauvaises gens », in Home Office, Crime, Justice and Protecting the Public,Cm 965, Londres, HMSO, 1990, § 2.7, p. 6.

37.

Andrew Ashworth et Michael Hough, « Sentencing and the Climate of Opinion », Criminal Law Review, 1996, p. 776.