E) La collecte des réponses

Pour diversifier au maximum les profils d’interviewés et tenter de les faire correspondre à notre population-cible, nous avons décidé de mener une enquête dans les rues de Lyon et de son agglomération, d’utiliser un mode d’accès direct aux personnes. Ce mode d’accès a l’avantage d’être neutre dans la mesure où il n’est pas médiatisé par la présence d’un tiers, mais son efficacité peut être limitée par la distance sociale entre enquêteur et enquêté. Nous avons donc abordé les personnes dans la rue avec notre questionnaire, nous présentant en tant que chercheur en science sociale.

Nous n’avons pas souhaité utiliser le terme « chercheur en science politique » car le mot politique pourrait être mal perçu de prime abord, susceptible d’entraîner la méfiance des individus, imaginant devoir répondre à un énième sondage d’opinion.

Nous avons recueilli des questionnaires auprès de 200 personnes au cours du mois d’avril 2004. Quatorze questionnaires nous ont servi de test pour vérifier et modifier la terminologie des questions, ce qui nous donne 186 questionnaires à analyser.

Pour les obtenir, nous avons interrogé les individus en trois endroits différents de la ville à des horaires complémentaires :

Le taux de refus de répondre au questionnaire fut élevé, comme dans toute enquête menée au hasard des rencontres. La durée de remplissage du questionnaire était comprise entre 15 minutes et 45 minutes selon le temps que l’interviewé pouvait nous accorder, et l’intérêt que suscitaient chez lui les thématiques de l’enquête. Nous posions les questions à l’oral et nous récoltions les réponses des interviewés à l’écrit.

L’enquête se déroulait soit à l’endroit où nous avions rencontré l’individu, debout ou assis, soit dans un lieu proche propice à la discussion : café, restaurant, station de métro. À la fin de chaque questionnaire, nous avons demandé aux personnes interrogées si elles souhaitaient continuer cette enquête par le biais d’un entretien plus poussé. Si elles voulaient donner leur accord, elles nous communiquaient leurs coordonnées téléphoniques ou Internet afin que nous puissions les contacter le cas échéant.